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Henné ethnique
Danger cosmétique
Publié dans El Watan le 18 - 07 - 2005

On peut être beau, plutôt belle, avec intelligence. Les tatouages au henné, très à la mode cet été, peuvent se reveler dangereux.
Les dermatologues s'inquiètent des risques cancérigènes de certains tatouages. Le magazine 60 millions de consommateurs est clair : les tatouages au henné, temporaires et très en vogue en été, devraient être sans danger, mais ils peuvent contenir une substance ajoutée, la PPD, responsable de « graves allergies ». Les risques liés à la PPD (paraphénylènediamine) ne concernent pas le henné traditionnel utilisé par des millions de femmes dans le monde, notamment en Afrique du Nord. « Je travaille depuis longtemps au henné traditionnel, les Parisiennes, surtout les plus jeunes, aiment se tatouer au henné. C'est à la mode. Le henné ethnique, oriental plus exactement avec ses arabesques et ses symboles, est très prisé. Maintenant, elles préfèrent plus le henné noir qui dure effectivement plus longtemps. Il ressemble à un tatouage à l'encre de Chine et donne l'illusion d'être éternel », explique Rachida, artiste tatoueuse dans le Xe arrondissement. « Le mieux est d'éviter ces tatouages au henné, proposés dans les stations balnéaires (Europe, Maghreb...), sur les marchés, voire chez certaines esthéticiennes. Ils sont, en tout cas, à fuir quand ont est déjà allergique à la teinture capillaire », explique le docteur Martine Vigan, présidente du groupe de travail sur la sécurité d'emploi des produits cosmétiques de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Le magazine donne des indices d'ajout illicite de PPD : « Si l'encre ou la pâte est d'un noir de jais, si le dessin peut être fait en quelques minutes, c'est plutôt mauvais signe. » Or, c'est ce que veulent les jeunes : un tatouage fait rapidement et qui dure longtemps. « On ne peut pas aller contre la volonté des clientes. Si elles veulent une certaine catégorie de tatouages, il n'y a aucune raison de leur refuser. Je les préviens toujours sur la dangerosité de ces produits », remarque Rachida. « Le tatouage fait, si au lieu de s'effacer, il devient rouge et gratte, il faut consulter un médecin. Même si cela parait bénin, à la prochaine exposition à la PPD, vous risquez des ennuis plus sérieux (nouvel eczéma de contact, plaies suintantes, voire œdème allergique, hospitalisation d'urgence...) », explique 60 millions de consommateurs. Une fois sensibilisé à la PPD, le risque est d'avoir des réactions allergiques aux teintures de cheveux, mais aussi à des vêtements sombres, et pire à des médicaments comme les sulfamides et certains anesthésiques locaux. Moralité : il faut faire confiance au bon vieux henné de sa grand-mère. L'éphémère est éternel. La preuve, on peut en faire tout le temps.

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