Fin de l'intermède estival pour les parlementaires qui renoueront aujourd'hui avec l'hémicycle, à l'occasion de l'ouverture solennelle de la session d'automne. La reprise des activités du Conseil de la nation et de l'Assemblée populaire nationale signe, donc, la rentrée des classes pour les sénateurs et les députés qui auront à plancher sur des projets de loi en rapport avec les mesures prises par le gouvernement en matière de rigueur et de rationalité budgétaires. Et de soutien à l'investissement pour impulser une nouvelle dynamique à l'économie nationale. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fixé le cap de la démarche de l'Exécutif, complètement voué à l'objectif de la construction d'une économie qui soit capable, à terme, d'amortir le choc engendré par la crise pétrolière et ses conséquences sur les ressources financières du pays. Les parlementaires auront à traduire en actes législatifs et juridiques les orientations énoncées lors de la rencontre avec les walis. Sitôt après l'ouverture de la session, les bureaux des deux chambres se réuniront au siège de l'APN pour définir l'ordre du jour. La loi de finances pour 2016 se présente, dans ce cadre, comme une halte importante dans les travaux du Parlement. Puisque c'est à ce niveau-là que sont déterminés les niveaux budgétaires des dépenses publiques. Il s'agit d'allier la rigueur budgétaire à l'impératif de booster l'investissement dans les secteurs à forte plus-value économique. Mais aussi à maintenir intacte la dimension des transferts sociaux. Sellal a prévu pour l'année prochaine une réduction des dépenses publiques de l'ordre de 9% et table sur une croissance de 4,6%. L'enjeu principal, à cette étape de la démarche d'ensemble, est de pondérer le déficit commercial que les dernières statistiques des douanes ont situé à 8 milliards de dollars pour les sept premiers mois de l'année en cours. Alors que les recettes issues des hydrocarbures ont baissé de près de 42% sur la même période. A défaut de pouvoir exporter autre chose que les hydrocarbures, il faut agir sur le levier des importations qui se sont réduites de 10%, selon les mêmes sources. Comment conforter la tendance en la démultipliant, telle est l'équation. Si présentement, la situation n'est pas alarmante au vu des réserves financières accumulées, comme l'a soutenu le Premier ministre, il faut s'atteler à promouvoir une politique volontariste dans la réunion des conditions favorables à l'éclosion d'une économie diversifiée et compétitive. Même si la loi de finances complémentaire pour 2015 en a fixé le tempo à travers notamment les mesures de facilités accordées dans l'octroi du foncier aux potentiels investisseurs et celles qui renforcent la création d'entreprises, les députés et les sénateurs auront à consolider le processus par l'adoption de nouveaux textes de loi. A côté de la loi de finances, la révision des codes de commerce et d'investissement sera, à coup sûr, un moment privilégié dans les joutes parlementaires au cours de cette session d'automne. Il est attendu, par ailleurs, du Conseil de la nation, de se prononcer sur le projet de loi amendant et complétant le code pénal portant nouvelles procédures inhérentes à la protection de la femme contre toutes les formes de violence, déjà approuvée par la première chambre. Le fait de ne pas l'avoir examiné lors de la session précédente a nourri une multitude d'interprétations au point de faire valoir une volonté de blocage délibéré. Les associations féminines s'en sont inquiétées et l'ont fait savoir. Le projet de loi relatif à la lutte contre la contrebande n'est pas de moindre importance en cette conjoncture d'endiguement des poches de l'informel. Pour toutes ces données, la session qui s'ouvre aujourd'hui est différente de ses devancières de ces dernières années.