Les papeteries, les vendeurs informels proposent à chaque rentrée une large gamme d'articles scolaires. La majorité de ces articles n'est pas conforme aux normes. Certains représentent un véritable danger sanitaire, en raison de la nature des matières avec lesquelles ils sont fabriqués. C'est ce qu'a révélé, hier, au forum d'El Moudjahid, Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur. Selon lui, « certains produits importés et même ceux fabriqués localement sont nocifs pour la santé ». « Ces produits aux prix attractifs sont proposés aux citoyens aux moyens limités qui ignorent tout de leurs composants chimiques », a-t-il regretté. Selon lui, « ils peuvent contenir des solvants, des conservateurs ou des métaux lourds à l'origine de maux de tête, d'irritations oculaires et nasales et ils peuvent même être cancérigènes ». Pis, ces composants peuvent s'avérer nocifs pour les écoliers qui ont tendance à porter certains articles (stylos, crayons, gommes...) à la bouche. Zebdi a appelé les familles à s'approvisionner auprès des points de vente spécialisés en articles scolaires conformes aux normes. « Chaque année, on dénonce les dangers que représentent ces articles, en vain », s'est plaint Zebdi. Il a appelé, par ailleurs, « à réduire la quantité de fournitures scolaires ». « La protection des consommateurs en général et le bien-être des enfants en particulier sont primordiaux », a-t-il soutenu. Le prix du mouton a augmenté de 20% par rapport à 2014 Zebdi a jugé le prix du mouton excessif. « Comment expliquer cette hausse alors que le prix de la viande ovine n'a pas bougé ? », s'est-il interrogé. Au sujet des maquignons qui expliquent cette hausse par les désagréments engendrés par les dernières averses et le changement climatique, Zebdi a été catégorique : « Depuis quand la pluie est à l'origine d'une augmentation ou d'une baisse du prix du cheptel ? ». Tahar, membre de l'Association, a expliqué, pour sa part, que « le prix de la bête est élevé au niveau de certaines wilayas seulement ». Selon lui, les marchés à bestiaux les plus sollicités sont ceux de la wilaya de Djelfa et de la localité d'Ouled Djellal. Il fera savoir que l'augmentation a atteint 13 à 20% comparativement à 2014. « Ce sont les intermédiaires qui sont gagnants dans l'affaire. Ils font les mêmes bénéfices que l'agriculteur qui a mis plus de cinq mois pour mettre sur pied son cheptel », a souligné Tahar. 1.000 requêtes par mois En termes de doléances des citoyens, Zebdi, a avancé une moyenne de 1.000 requêtes mensuelles. Elles soulèvent la non-conformité de certains produits, le problème du service après-vente, la dégradation de l'environnement la cherté des produits et services. Hamza Abbès, secrétaire général de l'Association, a appelé au renforcement de l'inspection, le lancement d'une campagne pour inculquer la culture de la consommation rationnelle aux citoyens. « Il est impératif de mettre en place un programme permettant aux familles de mieux gérer leur budget », dira-t-il. Abbès a annoncé, par ailleurs, le lancement d'une formation obligatoire au profit du personnel des opérateurs économiques (hôtels, restaurants, commerçants) sur la norme HACCP. « L'association s'est engagée à former gratuitement ce personnel sur une période de trois jours avec accompagnement et encadrement en vue de répondre aux normes de l'hôtellerie et de la restauration et l'amélioration de la qualité des prestations de services », a-t-il indiqué. Une fois formé, dira-t-il, ce personnel fera l'objet d'une inspection inopinée par la commission spécialisée. L'établissement géré par le personnel formé sur la norme HACCP bénéficiera d'une classification qui sera mentionnée sur sa devanture. Evoquant l'amélioration du cadre de vie du citoyen, Zebdi se dit « pour le retour du crédit à la consommation sans intérêt ». Evoquant la loi de finances complémentaire pour 2015, il a souligné que son association est consciente de la situation de crise. « Nous avons proposé des solutions pour gérer un tant soit peu la situation et éviter qu'elle touche au pouvoir d'achat des citoyens ». Il s'agit notamment de l'importation de véhicules de moins de trois ans et de la mise en place d'une taxe sur la fortune et les gros salaires.