La rentrée scolaire s'est accomplie dans le calme,mais pour les parents c'est le sempiternel souci des dépenses qu'elle a occasionnées. Comme chaque année, les parents se creusent les méninges pour constituer un trousseau à leur progéniture. Sur un autre plan, il suffit de sillonner les rues de Annaba, pour voir le rush devant les librairies prises d'assaut par les parents. Certains venus seuls, d'autres avec les enfants, tous donnaient cette impression d'être prisonniers d'un choix: faire plaisir aux enfants en leur achetant les fournitures à l'effigie de leur héros préféré ou ne pas trop épuiser un budget de plus en plus soumis aux aléas de l'inflation et de l'augmentation des prix des produits de large consommation. Ces fournitures scolaires sont aussi vendues dans le commerce informel, le long des ruelles où des jeunes vantent leurs produits en annonçant des réductions plus séduisantes les unes que les autres. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Mais certaines fournitures n'obéissent pas aux normes. Entre articles contrefaits et d'origine, plusieurs parents risquent d'être arnaqués. Solvants, chlore, vernis, métaux lourds, conservateurs... les fournitures scolaires, que les enfants manipulent et mettent à la bouche toute la journée, peuvent contenir des produits nocifs pour la santé. Il y a mille et un produits de contrefaçon en bas de gamme écoulés sur le marché national considérés comme dangereux pour les écoliers. Les gommes, les pâtes d'argile, les colorants, les crayons peuvent être nocifs s'ils ne sont pas fabriqués selon les normes requises. Face à cet état de fait inhérent d'une part, à l'inondation du marché local de fournitures scolaires «Made in China» et d'autre part, à l'absence des services chargés de contrôler le marché, ces fournitures scolaires continuent de présenter une menace pour la santé de nos écoliers. De plus, en notera l'absence totale des associations de la protection du consommateur. Ces derniers, leur tâche consiste pourtant à travailler en étroite collaboration, avec la DCP et le ministère du Commerce, à l'effet de protéger tant le consommateur adulte qu'adolescent, voire enfant. C'est dire que ces acteurs réunis, sont on ne sait, indifférents ou dépassés par l'inondation du marché local, en produits dont la plupart ne portent pas de labels garantissant leur qualité. Le label est une garantie de la performance des produits et leur qualité. Il limite aussi l'utilisation de produits toxiques pour l'environnement et la santé. Malheureusement, certains parents sont attirés par les prix bas de certains articles or, entre les articles scolaires de fabrication locale et ceux importés, les prix varient du simple au triple. Alors, dans cette période de dépenses marquée par une saignée, la majorité des parents cherchent à faire des économies en optant pour des articles scolaires bas de gamme. Et cela donne des cahiers scolaires mal fabriqués avec un cadrage raté, des crayons de couleur qui se cassent facilement et tant d'autres articles qui ne durent pas plus de deux semaines. Il est important de modifier les comportements de consommation et d'acheter uniquement ce dont nous avons besoin. Il vaut mieux opter pour un produit solide qui durera plus longtemps, ne pas céder aux charmes de l'emballage et avoir recours aux articles aux prix alléchants. Opter pour des fournitures scolaires «durables» et «saines» aura certainement un impact positif pour la santé des potaches. De l'avis de Mostéfa.G.H. professeur de sciences et père de quatre enfants scolarisés, «il est souhaitable d'acheter des crayons en bois, non vernis et des stylos en matière recyclée et de préférence rechargeables, se procurer une gomme en caoutchouc, non parfumée et non teintée, opter aussi pour des feutres à l'eau, lavable, sans odeur ni parfum, sans paillettes, ni brillance». Tels sont les produits qu'achète Mostéfa, pour ses enfants. «Il ne faut pas se laisser tenter par des produits dont les prix sont trop bas. Il y a, sûrement, anguille sous roche», a fait savoir notre interlocuteur. « Pour faire ses emplettes, il serait bon de s'approvisionner dans les circuits officiels», devait-il ajouter. L'homme n'a pas eu tort, au vu de la diversité des articles scolaires présents sur le marché, offrant aux parents un large choix. Mais entre articles contrefaits et articles d'origine, les parents se font très souvent arnaquer.