Le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche va se pencher sur la question de la régularisation du foncier agricole en tentant de trouver une solution aux problèmes exposés par les agriculteurs qui n'ont toujours pas obtenu leurs actes d'exploitation. « Nous allons nous pencher sur la question et trouver une orientation générale qui englobera tous les cas posés », a déclaré Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l'Agriculture, dimanche dernier, en visite de travail dans la wilaya de Djelfa. A ce titre, le premier responsable du secteur a instruit les responsables locaux à l'effet de régulariser la situation du foncier en octroyant aux agriculteurs leurs actes d'exploitation. « La loi de 1983 est très claire. Il faut prendre des décisions et des initiatives au niveau local », a déclaré le ministre au wali. « Je veux que les agriculteurs récupèrent leurs actes d'exploitation dans les plus brefs délais », a ajouté le ministre. Sid-Ahmed Ferroukhi a insisté sur l'urgence et la nécessaire exploitation de tout le foncier existant pour augmenter les capacités de production du secteur agricole. « Tout le foncier doit être totalement exploité. Nous devons lever toutes les contraintes afin de pouvoir renforcer nos capacités de production », a souligné le ministre. L'arsenal juridique qui encadre l'activité agricole (loi d'orientation agricole, loi sur la concession et celle de la protection des steppes) doit être « utilisé » dans la mesure où il n'est pas obsolète et n'a pas besoin d'être modifié. « L'agriculteur doit être mis dans des conditions idoines », a-t-il insisté. Lors de sa visite de deux exploitations agricoles consacrées à la culture de l'arboriculture fruitière (amandiers et pruneaux secs), le ministre a écouté les doléances des agriculteurs qui se sont plaints de la mévente de leurs produits sur le marché local, des problèmes d'électrification rurale et du payement des crédits qui leur ont été accordés pour les chambres froides. Les agriculteurs ont également exposé leur souci relatif à la non-délivrance des actes d'exploitation en raison de la proximité de leurs terrains d'un champ captant. « Le périmètre de la concession agricole est attribué après l'avis favorable de trois départements ministériels, à savoir l'Intérieur, l'Agriculture et les Ressources en eau. Pourquoi la situation de ces agriculteurs n'a pas été régularisée ? », s'est interrogé le ministre. « C'est par souci de protection de la ressource suite à une décision prise en 2003. On œuvre actuellement pour éloigner ce champ captant des périmètres agricoles récemment créés », a expliqué le représentant du ministère des Ressources en eau. Les agriculteurs ont aussi exposé le problème de la sécurité sociale de la main-d'œuvre. « Pour assurer mes travailleurs, la caisse d'assurance exige la présentation d'un registre du commerce ou d'une carte fiscale alors que je suis agriculteur », a indiqué un fellah. « Il y a un vide juridique en la matière, notamment en ce qui concerne les saisonniers. Nous allons exposer le problème aux parties concernées », a promis le ministre. En procédant au lancement du projet de réalisation des silos de stockage des céréales à Hassi Bahbah, le ministre a appelé les responsables de la Coopérative des céréales et légumes secs de Djelfa à introduire de nouveaux types de culture dans les zones steptiques qui ne sont pas destinéess à la céréaliculture. « Il faut exploiter des terres pour cultiver l'aliment de bétail ». De la viande congelée algérienne à partir du prochain ramadan « Nous avons trois abattoirs modernes à Bougtob, Aïn M'lila et Djelfa avec son complexe régional. Nous espérons que le privé fera les mêmes efforts », a affirmé le ministre. « Nous allons rassembler toute la production de viande de toutes les villes situées à proximité de la wilaya de Djelfa. Nous allons instaurer un système de convention entre les éleveurs et les abattoirs pour garantir une alimentation régulière du marché. Ce qui nous permet de fournir aux consommateurs une viande fraîche et dans des conditions sanitaires saines. Nous aurons aussi l'occasion d'avoir une viande congelée, ce qui permettra de réduire l'importation et d'offrir au citoyen, dès le prochain mois de ramadan, une viande congelée produite localement », a-t-il précisé. Ce travail entre dans le cadre de la modernisation de la filière et dans la perspective d'augmenter le taux d'intégration. Le ministre n'a pas exclu le recours à la coopération avec les entreprises étrangères pour « conquérir les marchés étrangers ».