Le tamazight est actuellement enseigné dans 21 wilayas du pays contre 11 durant l'année scolaire précédente. Le Haut-Commissariat à l'amazighité s'est félicité de cette « généralisation » qui est le fruit de la « conjugaison des efforts » du HCA et du ministère de l'Education nationale. La question qui se pose est de savoir la place qui lui sera réservée dans la nomenclature des matières enseignées. Autrement-dit, s'agit-il uniquement d'une matière facultative non sanctionnée par des examens ? Sera-t-elle, au contraire, considérée comme une matière à part entière au même titre que l'arabe, le français et l'anglais ? La réponse vient de la ministre de l'Education nationale. Depuis la wilaya d'Oran, Nouria Benghebrit a déclaré que tamazight est une « matière comme les autres ». Elle a soutenu que les notes obtenues par l'élève seront prises en compte dans le calcul de la moyenne. La ministre a ajouté qu'elle sera enseignée dans tous les établissements scolaires et ne sera plus un choix des parents, comme c'est le cas aujourd'hui. Commission mixte HCA-ministère de l'Education Pour sa part, le secrétaire général du HCA, Si El- Hachemi Assad, a indiqué, hier, qu'un travail se fait dans ce sens. Il a fait savoir qu'une commission mixte, Haut-Commissariat à l'amazighité-ministère de l'Education nationale, a été installée dernièrement afin de plancher sérieusement et sereinement sur les voies et moyens de développer l'enseignement de la langue amazigh. Pour lui, il est encore prématuré d'évaluer ce travail. Pour Assad, « la note obtenue par l'élève doit être valorisée et prise en compte dans le calcul de la moyenne ». Il a reconnu qu'il y a une volonté de la part de la ministre de prendre en charge l'enseignement de cette langue et de mettre en place tous les moyens pédagogiques nécessaires pour assurer son apprentissage dans les meilleures conditions. Pour lui, tamazight doit être une matière « stimulante » et non « facultative ». Pour cela, il a affirmé que le HCA veillera à la mise en place de tous les mécanismes possibles capables de consolider l'enseignement de tamazight et de renforcer son rôle dans la grille du programme hebdomadaire des élèves. Notre interlocuteur a fait savoir que la ministre a donné des directives très claires aux directeurs de l'éducation pour redoubler d'efforts en matière d'amélioration des conditions d'enseignement de tamazight, notamment au niveau des communes où la demande s'exprime. Assad a plaidé pour une démarche pragmatique dans ce processus de généralisation de tamazight dans les établissements scolaires. Il a indiqué que le HCA s'engagera à introduire tamazight au niveau de tous les cycles d'enseignement (primaire, moyen et secondaire). « L'objectif est surtout d'éviter la rupture dans l'acte d'enseigner cette langue. » A cet effet, il a mis en exergue la nécessité d'aller « graduellement sans précipitation » dans cette entreprise de généralisation de tamazighit à l'école.