Le secrétaire général du Haut comité à l'amazighité (HCA), Merahi Youcef, a appelé lundi dernier à Bordj Bou-Arréridj, les autorités et plus précisément le ministre de l'Education à rouvrir les classes de tamazight dans les 16 wilayas, à recruter la masse des licenciés et magisters de tamazight qui sortent des universités de Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou, à relancer sérieusement la formation des formateurs, à reposer le problème de la graphie de tamazight et l'option facultative de l'enseignement de tamazight. Intervenant lors de l'ouverture du stage de formation des enseignants de tamazight du 27 au 28 décembre au complexe culturel Aïcha Haddad de Bordj Bou-Arréridj, organisé par le HCA, M. Merahi a souligné que la régression de l'enseignement de tamazight en Algérie est due à l'absence d'une politique de développement de cette langue : “Il faut une politique qui soit généreuse, audacieuse et volontariste”. “Nous sommes en train de gérer l'enseignement de tamazight comme on gère une matière qui a déjà ses habitudes et ancrées depuis 50 ans”, a-t-il précisé. “Il y a une situation exceptionnelle, il faut des moyens exceptionnels”, ajoute-t-il. En effet, la langue est enseignée seulement dans 9 wilayas sur les 16 qui ont lancé au début cette matière. Et parmi ces 9 wilayas, il y a 3 wilayas, Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou, où il y a réellement un enseignement de la langue tamazight. Sur le total des apprenants, plus de 90% des élèves se retrouvent dans ces trois wilayas. Le SG du HCA a ainsi mis l'accent sur la nécessité de mettre en application tout ce qui a été décidé dans le cadre des réunions des commissions mixte HCA et MEN. La rencontre de Bordj Bou-Arréridj se veut, selon le SG du Haut-commissariat à l'amazighité, une occasion de stage axé sur deux points très importants pour que “l'enseignant puisse disposer d'un texte littéraire en tamazight et le transmettre à ses élèves dans les normes scientifiques, didactique et pédagogiques voulues”. Et de poursuivre qu'un groupe de 5 enseignants spécialisés, des docteurs en amazighité, afin de faire la rédaction de la synthèse du regroupement de septembre dernier à Boumerdès, de façon qu'on puisse sortir avec un opuscule qui puisse permettre de compléter les règles d'écriture de la langue tamazight. De son côté, le wali de Bordj Bou-Arréridj, Azzedine Mecheri, lors de son intervention, a rappelé que sa wilaya va œuvrer, la saison prochaine, à ouvrir des classes d'enseignements de la langue tamazight. Notons que la wilaya de Bordj Bou-Arréridj compte plus de 13 communes où la langue amazighe est parlée mais aucune classe d'enseignement n'a été ouverte. Chabane Bouarissa