« êtes-vous capables d'aller plus loin dans la réalisation et la préservation des zones protégées ? Etes-vous aptes à exploiter, au mieux, les abattoirs modernes et d'alimenter le marché en viande produite localement ? Etes-vous capables de redonner au citoyen algérien les produits typiquement locaux pour qu'ils redécouvert leur véritable qualité et leur valeur ? C'est avec toutes ces questions que Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a entamé, lundi dernier, sa rencontre avec les éleveurs des 23 wilayas qui se sont déplacés à Djelfa pour faire le point sur la situation de la filière. « Je suis venu écouter vos préoccupations et voir aussi les résultats des efforts colossaux consentis dans le secteur agricole et dans le développement de ces régions. Le président de la République a lancé une politique agricole. Aujourd'hui, nous sommes en train de réfléchir à la développer et à faire mieux. Le gouvernement compte beaucoup sur ce secteur ce qui exige de nous une valorisation de notre potentiel et de nos capacités », a affirmé Ferroukhi. L'heure est à la « construction d'une économie agricole intégrée et complémentaire », a-t-il souligné. La mise en place d'une meilleure organisation de la filière est le moyen le plus efficace pour faire aboutir les objectifs attendus de ce secteur. « Rien ne nous empêche d'organiser la filière », a ajouté le ministre, appelant les professionnels à « faire une évaluation objective de sa situation ». Un souci majeur Les éleveurs, quant à eux, ont plaidé pour « la protection des zones protégées et steppiques ». La lutte contre les bidonvilles érigés de manière illicite à l'intérieur de ces zones et contre les gens qui s'approprient des terrains au nom des aârch, obligeant ainsi les éleveurs à aller vers d'autres wilayas pour le pâturage de leur bétail sont des revendications récurrentes lors de la séance de débat et d'échange entre les professionnels. Ces derniers ont demandé l'ouverture de pistes pour faciliter le déplacement des troupeaux et la lutte contre le labour anarchique et destructif constaté à l'intérieur des zones protégées. « Il faut une commission de wilaya pour organiser la situation dans ces espaces », ont-ils proposé. Les éleveurs ont demandé le renforcement du cadre réglementaire de manière à assurer une « plus grande protection » aux éleveurs contre les vols et les agressions. La réalisation des forages notamment dans le grand sud, la fixation des prix des aliments et le recensement des éleveurs ont été également évoqués. « Leur nombre se multiplie cet beaucoup sont des clandestins, ce qui représente un danger sur la filière », a indiqué le représentant de la fédération des éleveurs. Ces professionnels ont exprimé leur mécontentement quant à la levée de la mesure de soutien aux prix de l'orge et ont plaidé pour la hausse de la ration journalière par tête de 300 gramme à un kilogramme. Le manque d'eau et la perte de la laine en l'absence d'usines de transformation dans les wilayas irritent les professionnels de l'élevage qui n'ont pas hésité à dénoncer « un gaspillage qui coûte cher à l'économie nationale ». Augmenter la superficie des zones protégées Sid Ahmed Ferroukhi a rappelé que la culture d'orge a été décidée, de manière urgente, pour faire face à la situation de sécheresse dans les régions steppiques. « On ne peut pas continuer sur cette lancée et alimenter tout le bétail en cette matière qu'on ne peut pas développer dans les steppes. Il faut trouver d'autres alternatives », a-t-il soutenu. « Le moment n'est pas propice pour la révision de l'arsenal juridique encadrant le secteur agricole ». La loi sur l'orientation agricole et celle de la protection des forêts « contiennent des dispositions de lutter contre la mauvaise exploitation des zones protégées ». Les avantages tirés de l'exploitation des zones protégées recommandent l'augmentation de leur superficie. « Il faut donc améliorer la gestion du un million d'hectares existant et augmenter cette superficie pour atteindre 4 ou 5 millions d'hectares », a-t-il suggéré. Ferroukhi a tenu à mettre les agriculteurs en confiance et à les inciter à travailler en étroite collaboration avec les pouvoirs publics pour relever les défis, notamment depuis la baisse des prix du pétrole. « Je connais bien votre force qu'on ne peut trouver ailleurs » a-t-il souligné. « L'Etat est toujours présent. Il sera plus fort grâce à votre collaboration » a-t-il insisté. Des rencontres similaires consacrées à l'évaluation et l'évolution de la filière seront organisées annuellement, a promis le ministre. Il a annoncé également l'instauration de la fête du mouton dont la première édition se déroulera à Djelfa dans les prochains mois.