« Le processus de révision de l'accord d'association sera lancé dans les semaines prochaines », a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse conjointe avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, à l'issue des entretiens entre les deux parties. Cela interviendra à la suite de la demande de l'Algérie de procéder à l'évaluation conjointe objective de l'application de cet accord. La demande adressée par l'Algérie à la chef de la diplomatie européenne a été accompagnée d'un argumentaire réalisé par un groupe de travail interministériel expliquant la requête algérienne et ses motivations. La visite de la chef de la diplomatie européenne en Algérie a été ainsi mise à profit pour expliquer et sensibiliser la partie européenne sur l'opportunité et le bien-fondé de cette évaluation commune et la légitimité de la position algérienne. Un comité intersectoriel a été désigné pour mener ces discussions avec la partie européenne. Ce comité aura à identifier les mesures conservatoires d'urgence à prendre dans le cadre du respect de l'esprit même de l'accord d'association, notamment pour freiner les pertes fiscales induites par le nouveau schéma de démantèlement tarifaire, entré en vigueur le 1er septembre 2015 et qui concerne 400 sous-positions tarifaires. « Il est temps d'évaluer cet accord pour mieux l'adapter au contexte nouveau dans lequel évoluent les relations bilatérales et aux attentes des deux parties », a affirmé, de son côté, Lamamra. La démarche d'évaluation devra tendre à assurer un rééquilibrage des liens de coopération. Dix ans après l'entrée en vigueur de ce cadre de coopération qui a instauré un dialogue ouvert et une collaboration globale incluant les dimensions politique, sécuritaire, économique, commerciale, financière, culturelle et humaine, l'accord d'association n'a pas pour autant permis d'atteindre les résultats escomptés par la partie algérienne. Ramtane Lamamra a estimé que la visite de la haute représentante européenne encouragera à densifier la coopération entre l'Algérie et l'UE. « Cette visite va nous encourager à densifier la coopération entre l'Algérie et l'UE et réaliser des objectifs encore plus ambitieux », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse animée conjointement avec Mme Mogherini. « Nous avons des relations qui se portent bien avec la volonté de les développer et de les renforcer davantage », a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie algérienne a relevé que l'Algérie et l'UE « ont des réalités qu'il faut prendre en charge en matière de partenariat économique ». Et que les deux parties « travaillent la main dans la main ». Il s'agit aussi pour l'Algérie, a-t-il poursuivi, de « participer activement avec ses partenaires européens à la réalisation des grands objectifs dans la coopération globale, qu'il s'agisse du développement, d'environnement, de désarmement ou des droits de l'homme ». En marge de cette visite, deux conventions de financement de programme d'appui à la justice et à la formation-emploi dans le cadre de la coopération bilatérale ont étét signées. La convention de financement du programme d'appui à la justice a été signée par Lamamra et par Mme Mogherini. La convention de financement du programme d'appui dans le domaine de la formation-emploi a été signée par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohammed El Ghazi, et par la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne. Ces dernières années, pratiquement tous les secteurs ont bénéficié d'un programme d'appui de l'UE, a-t-on expliqué.