« Il est nécessaire de trancher un ensemble de questions, notamment celle des candidats pour le gouvernement d'union nationale », soulignent les gouvernements des six pays dans une déclaration rendue publique, dans la soirée de vendredi, par le ministère français des Affaires étrangères. « Ce « paquet » devra être approuvé par les parties avant la fin septembre, afin que ce gouvernement puisse être mis en place dans les plus brefs délais », ont-ils ajouté. Le gouvernement, attendu par tous les Libyens, doit voir le jour le 21 octobre, au plus tard, rappellent les six pays. « Il est temps pour la Libye de régler ses défis cruciaux en matière humanitaire, économique et de sécurité, notamment l'expansion de Daech et des organisations criminelles se livrant à la contrebande et au trafic de personnes », ont insisté les six gouvernements. « La communauté internationale est prête à apporter une assistance économique et de sécurité conséquente à une Libye unie dès que le nouveau gouvernement aura été approuvé », concluent les « six » dont certains, comme la France, la Grande Bretagne, ou l'Italie, sont les premiers responsables de la situation libyenne actuelle, y compris du phénomène migratoire. Selon plusieurs responsables occidentaux cités par Times of London, les « six » envisagent d'envoyer des troupes au sol en Libye dès que le gouvernement d'union sera mis en place, pour y entraîner les forces de sécurité locales et surtout lancer des attaques contre les positions de Daech. « Les attaques aériennes seront nécessaires dans le cadre de la nouvelle intervention armée », écrit le Times, inscrivant cette intervention, la seconde après celle de 2011 qui a chassé le régime de Kadhafi, dans le cadre de la « restauration » et de la « stabilisation » des organes de l'Etat. Bernardino Leon, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, a fixé, la semaine passée, au 20 septembre la date limite pour parvenir à un accord entre le Parlement basé dans la capitale, Tripoli, aux mains d'une coalition de milices (Fajr Libya), et celui de Tobrouk (est), le seul reconnu par la communauté internationale. Un échec à la veille de la 70e Assemblée générale des Nations unies pousserait Bernardino Leon à mettre fin à sa mission, engagée le 1er septembre 2014. Maigre espoir pour le diplomate espagnol. Le Parlement, basé à Tobrouk, consent à mettre du bémol dans son discours. Il est « prêt, dit-il, à continuer les discussions avec son rival, basé à Tripoli, sur le projet d'accord présenté par l'ONU, pour former un gouvernement d'unité nationale. » Est-ce le début de la fin de la crise libyenne et du feuilleton des pourparlers inter-libyens ? Pas sûr. Un groupe des députés de Tobrouk, qui se présente sous le nom de « commission chargée du suivi des affaires urgentes », continue de s'opposer au projet. Il conteste les amendements introduits dans la dernière version à la demande du Parlement rival de Tripoli. Ce rejet pourrait compliquer la conclusion d'un accord pour un gouvernement d'unité nationale et accélérer une intervention militaire occidentale.