Leministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel y représente l'Algérie. Le document met en relief l'importance de la politique de la réconciliation nationale qui a permis de rétablir la sécurité, la paix et la stabilité dans le pays. En ce qu'elle a ouvert la voie à la réintégration des « égarés » dans la vie courante. La forte mobilisation des institutions politiques, militaires, sécuritaires et administratives de l'Etat, de la population et de toutes les forces vives de la nation a contribué au succès de la démarche. Les autorités algériennes ont adopté une stratégie de lutte qui vise à mettre la société à l'abri de toute influence ou manipulation par les tenants de l'extrémisme violent et du terrorisme. Cette stratégie se décline à plusieurs niveaux. Elle repose sur l'approfondissement de la démocratie participative, de l'Etat de droit et de la justice sociale ainsi que sur la promotion du développement. L'approche s'est développée sur deux axes principaux : d'une part, le maintien d'un haut niveau de mobilisation et de vigilance de tous les services de sécurité dans leur mission de protection de l'ordre public et de la sécurité des personnes et des biens. D'autre part, la mise en œuvre d'une politique globale de déradicalisation combinant des mesures politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses. Concrètement, le pays s'est doté d'institutions républicaines qui fonctionnent dans un cadre constitutionnel pluraliste, fondé sur la primauté du droit, la légitimité des urnes et le respect de la volonté du peuple, librement exprimée dans le cadre de consultations électorales périodiques. Cela est allé de pair avec l'amélioration de la gouvernance, de la lutte contre la bureaucratie et la corruption. Les réformes institutionnelles, la levée de l'état d'urgence, l'adhésion aux principaux instruments de promotion et de protection des droits de l'homme, la modernisation des services publics ont accompagné le processus global. Sur le plan économique, l'attention du gouvernement s'est portée sur la consolidation de la sphère économique et financière, la dynamisation du développement des activités productives, le développement des infrastructures de base, la promotion d'un développement territorial harmonieux et respectueux de l'environnement et la prise en charge des besoins des citoyens. Le dernier plan quinquennal de développement, doté d'un budget de 286 milliards de dollars, couvrant la période 2010-2014, comportait d'ambitieux programmes répondant aux besoins du pays en matière d'infrastructures, de promotion de la production nationale et de satisfaction des besoins des citoyens. En dépit de la conjoncture économique moins favorable, cet effort sera poursuivi dans le cadre du plan de développement en cours d'élaboration pour la période 2015-2019. Pour ce qui est des mesures judiciaires et pénitentiaires, l'Etat algérien a pris des mesures pour asseoir l'Etat de droit et donner davantage de garanties aux justiciables, y compris ceux jugés dans des actes de terrorisme, en vue de les réintégrer dans la société. Les juridictions d'exception ont été supprimées et le moratoire sur la peine de mort a été maintenu. Le traitement judiciaire des actes terroristes relève, depuis de nombreuses années, du code pénal et du code de procédure pénale et se trouve totalement soumis aux règles de droit commun. L'Algérie n'a pas exécuté la sentence de la peine de mort depuis 1993. Sur le plan législatif, plusieurs crimes pour lesquels la peine de mort était prévue ont fait l'objet soit d'une suppression pure et simple (tels que les crimes économiques) soit d'une révision tendant à la substitution de la peine de la mort par une peine d'emprisonnement. Concernant les détenus jugés pour actes terroristes, le secteur de la justice applique en milieu carcéral un ensemble de mesures de déradicalisation. Il s'agit de réponses pénitentiaires appropriées visant à limiter l'influence des détenus partisans de l'extrémisme violent ou impliqués dans des actes de terrorisme et à assurer leur réinsertion dans la société, à travers des actions ciblées visant à désendoctriner et à empêcher que des influences extrémistes ne se propagent parmi les incarcérés. Pendant que la politique de réinsertion des détenus se développe à travers un programme de formation en milieu carcéral. L'action de l'Etat dans la lutte contre l'extrémisme violent et la déradicalisation a aussi intégré les multiples autres cadres et organisations pouvant influer sur le comportement des personnes et contribuer à faire reculer les idées extrémismes. Parmi ces vecteurs, il y a la famille, les zaouias et les écoles coraniques, le système de l'aumône et de la zakat, les wakfs, la culture islamique et le livre religieux. Les actions dans le secteur de l'éducation et la promotion de la formation professionnelle sont également les vecteurs dans lesquels s'est exprimée cette démarche globale de déradicalisation. Au plan de la communication, l'Etat, pour contrer le discours extrémisme, s'est appliqué à rétablir une compréhension correcte de l'Islam authentique, celui prônant la paix, la tolérance, l'harmonie au sein de la société et la fraternité entre les hommes. L'Algérie mène donc une action en profondeur de déradicalisation qui touche tous les secteurs et toutes les couches de la population, en particulier la jeunesse. A cette fin, elle mobilise d'importants moyens humains, matériels et financiers. C'est là un défi qui interpelle le pays sur le long terme. Les résultats déjà obtenus sont encourageants et invitent à persévérer et à aller plus loin dans cette voie, lit-on dans le document.