La bataille d'« Essiyin », durant la guerre de Libération nationale, dont le 58e anniversaire a été célébré, hier, au conseil consultatif de l'Union arabe du Maghreb (UMA), était une guerre « économique », plus qu'autre chose. C'est ce qu'a souligné le chercheur en histoire, Bachir Madini, lors d'une conférence organisée à l'initiative de l'association Machaâl Echahid et du conseil consultatif de l'UMA. En octobre 1957, un détachement de l'ALN basé à Essiyin, région située à la frontière algéro-libyenne, reçoit l'ordre de détruire un convoi de camions transportant du pétrole. « Les leaders de la révolution voulaient ainsi affaiblir la force économique de la France coloniale en s'attaquant à ses convois de pétrole transportés du sud de l'Algérie », a expliqué l'historien. « Des militants algériens et libyens ont participé à la bataille d'Essiyin et ont réussi à détruire les 12 camions transportant le pétrole », a-t-il précisé. Selon lui, « les restes des camions sont toujours visibles de nos jours ». La riposte de la France coloniale ne s'était pas fait attendre. Des avions militaires ont survolé la région, bombardant les terres algériennes et libyennes. Le secrétaire du conseil consultatif de l'UMA, Saïd Mokkadem, voit en cette bataille « un bel exemple de solidarité entre les peuples maghrébins ». « Une solidarité à valoriser à travers la concrétisation du projet de l'UMA », a-t-il soutenu. Selon lui, « la lueur maghrébine ne s'est pas complètement éteinte. Certes, le Maghreb a perdu de sa prestance. Mais rien n'est encore perdu. Il est soumis à des pressions mais il peut en venir à bout en se serrant les coudes ». « Le projet de l'UMA est civilisationnel et stratégique », a-t-il rappelé. « Sa concrétisation est une nécessité », a-t-il ajouté. La première étape de ce projet consisterait à tirer profit des expériences des blocs régionaux qui se forment et se réforment, afin de ne pas tomber dans les mêmes erreurs. « Il faut penser ensuite à trouver des formules pour répondre aux besoins de ses 100 millions d'habitants », a-t-il indiqué. Il a, à ce propos mis en exergue l'importance de « créer de gros marchés communs, des partenariats bilatéraux équilibrés, de se concentrer sur les points en commun et de résoudre ensemble les crises qui touchent la région ». Il évoquera notamment celle de la désertification qui affecte six millions de terres agricoles. Le président de l'Union maghrébine des paysans, Mohamed Allioui, a assuré, pour sa part, que @« du projet de l'UMA dépend la sécurité alimentaire de la région ».