En deux pénaltys transformés en trois minutes, Zlatan Ibrahimovic, 34 ans depuis la veille, vient enfin de battre le record de buts sous le maillot parisien de Pedro Miguel Pauleta. Les spectateurs se réjouissent sûrement que l'UEFA ne lui ait pas accordé le troisième but contre le Shakhtar Donetsk (3-0) mercredi dernier au soir en Ligue des champions. Pour la magie de l'histoire et pour la force du symbole, Ibra devait luire dans l'écrin d'un clasico, sous les yeux de Carlos Bianchi et du Brésilien Ronaldo, son idole. « C'est un joueur fantastique. Il l'a prouvé et on est vraiment heureux de jouer à ses côtés, a assuré Blaise Matuidi. J'espère qu'il marquera d'autres buts, et qu'il nous emmènera loin dans les compétitions. Les grands joueurs répondent toujours présent dans les grands matches. Il n'est pas encore fini. » Le début de match du Suédois a pourtant été franchement moyen. Mais, à son âge, l'essentiel n'est plus de briller à chaque minute. Il faut juste savoir frapper au bon moment. Et ce matin, qui se souvient encore de sa frappe croisée trop molle (12e) ou de son duel manqué face à Mandanda (23e) ? Le vent les a déjà balayés. Seule cette incroyable séquence de trois minutes restera dans les esprits. A l'approche de la mi-temps, le PSG est franchement ballotté, au score et dans le jeu. Mais le Suédois attend patiemment la faute. Elle survient par une passe en retrait de Batshuayi. Ibra se jette pour l'intercepter et se fait tamponner par Mandanda. Le pénalty accordé par M. Bastien est logique. En tirant légèrement à gauche, il égalise (1-1, 41e) et inscrit son cent-neuvième but sous le maillot parisien. Il ne se contentera pas de rouler à 110... Si Ibrahimovic a trop longtemps fait attendre ses supporters pour égaler Pauleta, il va se montrer nettement plus rapide pour le battre. Il ne faut cette fois patienter qu'une poignée de secondes. Pour monter seul sur le trône sous le nom de Sa Majesté Zlatan 110, l'attaquant parisien provoque un nouveau pénalty en voyant son centre détourné par le bras de Rolando. Il le transforme en frappant à droite. Mais l'arbitre le fait logiquement retirer puisque Cavani est entré dans la surface. Avec sang-froid, il se reconcentre et frappe cette fois à gauche (2-1, 44e). Au passage, ce doublé lui permet aussi d'inscrire ses septième et huitième buts dans des rencontres face à Marseille, devenant là aussi le meilleur buteur du PSG lors d'un clasico, toutes compétitions confondues, devant Pauleta (6). Les géants ne partagent jamais longtemps un festin. A vingt minutes de la fin, Laurent Blanc le remplace par Pastore et lui offre l'ovation du Parc (71e). Moyennement ravi de partir si tôt, il sort sans un sourire, avant de recevoir un trophée à l'issue du match des mains de son président, Nasser Al-Khelaïfi, et les félicitations de Nicolas Sarkozy, descendu dans le vestiaire. Le roi n'est pas repu. C'est sûr, il ne se contentera pas de rouler à 110...