Démunie devant les récentes violations israéliennes des droits de l'Homme, la direction palestinienne a annoncé mardi la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) sur la manière dont les forces israéliennes ont neutralisé certains des auteurs de la vague de violences. « Nous avons décidé de constituer un dossier pour une saisine immédiate de la CPI au sujet des exécutions extrajudiciaires » de Palestiniens, a dit Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). « La CPI ne jugeant pas des Etats mais des personnes, nous en imputerons l'entière responsabilité au Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à son ministre de la Défense, Moshé Yaalon, et aux forces de sécurité israéliennes », a ajouté Erakat lors d'une conférence de presse à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée. Le responsable palestinien a évoqué les cas de plusieurs assaillants, généralement adolescents, armés de couteaux et abattus par les forces israéliennes. « Même ceux qui portaient un couteau, méritaient-ils qu'on les prive de traitement (médical) et qu'on leur tire dessus ? », a-t-il lancé. « Nous appelons le rapporteur spécial des droits de l'Homme à l'ONU, Christof Heyns, à venir enquêter immédiatement. Nous demandons à l'ONU une protection internationale immédiate de notre peuple face aux crimes de guerre des colons et des forces de sécurité », a appelé Erakat, deux jours avant une réunion du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient présidée par le ministre espagnol des Affaires étrangères. Le secrétaire général, Ban Ki-moon, a, dans la même journée, condamné « les actes de terrorisme » en Palestine commis par l'occupant israélien. « L'usage apparemment excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes est également troublant et doit être réexaminé sérieusement », a rapporté son porte-parole, Stéphane Dujarric, affirmant que cet usage de la force « contribue à aggraver la situation, ce qui mène à un cercle vicieux d'effusion de sang inutile. » La « frustration de la jeunesse » palestinienne face à l'occupation israélienne et « le manque de perspectives politiques » de règlement du conflit jouent aussi un rôle néfaste, a estimé Dujarric. Pour sa part, l'envoyé spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen Orient, Nickolay Mladenov, s'est rendu mardi dernier en Jordanie, pays garant du statu quo dans les lieux saints musulmans et chrétiens en Palestine occupée. En ce moment, où le parvis de la mosquée d'al Aqsa est au centre des tensions, le responsable onusien a salué et exprimé, lors d'une rencontre avec le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères jordanien, Nasser Judeh, son soutien aux efforts de la Jordanie en faveur de la paix et de la stabilité dans la région, a rapporté l'agence de presse jordanienne PETRA. Dans les territoires palestiniens, l'occupant maintient sa politique expansionniste. Il a commencé, hier, à installer des postes de contrôle aux accès des quartiers palestiniens d'al Qods-Est. La mise en place de ces postes dans la ville sainte ajoute à chaque fois au ressentiment des Palestiniens, dont elle compliquait considérablement la vie et les déplacements, par exemple ceux des enfants se rendant à l'école. Cette mesure est l'une des dispositions annoncées, dans la nuit de mardi à mercredi, à la fin d'une « journée de colère » appelée par plusieurs mouvements palestiniens.