Par Saïd C. Les collectivités locales sont promues à un meilleur rôle dans l'échiquier de la vie publique. C'est le contexte de la crise économique qui a dicté de lancer la réflexion sur une meilleure contribution des wilayas et des communes dans le recherche des sources financement supplémentaires. Il ne s'agit pas seulement d'activer le traditionnel levier de la fiscalité locale sur laquelle reposent des espoirs de collecte d'argent « oublié » mais de revoir de fond en comble l'intervention de ces démembrements locaux de l'Etat dans la sphère économique. Le ton a été donné lors de la rencontre gouvernement-walis quand ces derniers se sont vu confier la mission de mettre en valeur les atouts économiques de leurs régions pour attirer les potentiels investisseurs. En concertation avec les services concernés de la wilaya, ce sont même eux qui octroient des assiettes foncières pour les projets jugés éligibles. Le maître-mot que les responsables locaux, on s'en souvient, ont entendu du Premier ministre et de leur tutelle, est qu'ils doivent s'employer à faciliter l'acte d'investir. Contribuer à produire de la richesse et créer de l'emploi. Désormais, ils seront redevables de ce qu'ils auront accompli sur ce terrain. Les communes se dirigent aussi vers la redéfinition de leur rôle. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui, a annoncé à partir d'Oran que les APC devraient s'adapter aux nouvelles exigences de « création de richesse et de valeur ajoutée ». Elles doivent jouer la partition de la plus value économique. Les procédures et les textes y afférents sont en cours de préparation. Autrement dit, les APC ne se confineront plus dans une posture passive de l'attente de subventions de l'Etats mais devraient chercher par elles-mêmes des moyens de financement complémentaires pour leurs projets de développement. Pour ce faire, un réajustement du dispositif législatif s'impose. Ces instances locales, qui ont la particularité d'être en contact direct avec la population et la gestion quotidienne sont, en plus, à l'avant-garde des réformes de débureaucratisation. C'est à ce niveau des rapports avec les administrés que se déclinent les signes de bonne gouvernance. Dans cette quête d'élargissement du champ d'intervention, Bedoui assure que les communes ne seront pas seules. L'Etat les accompagnera en adaptant les textes régissant leurs activités mais aussi par des moyens financiers dans l'exploitation des zones d'activité économiques situées sur leur territoire. Et sous forme de crédits sans intérêt puisés dans le fonds de solidarité des collectivités locales du ministère de tutelle. Dans cette perspective, les assemblées populaires communales hériteront de larges prérogatives en matière de développement économique et de l'investissement en particulier. C'est sans doute pour mieux prendre en charge cet enjeu qu'elles se verront autoriser à créer des délégations urbaines qui décentraliseront la gestion des affaires publiques dont l'état civil. Si c'est valable pour Oran, ce doit être pareil pour les grandes agglomérations où la densité démographique et l'extension des zones d'habitation sont disproportionnelles aux capacités d'accueil des représentations administratives.