La troisième session du comité mixte économique algéro-français (Comefa) se tiendra demain à Paris. Huit accords seront signés lors de cette rencontre à laquelle prendront part le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Ces derniers seront d'abord reçus à l'Elysée par le président français, François Hollande. Avant le début des travaux, ils s'entretiendront avec leurs homologues français Laurent Fabius et Emmanuel Macron. A l'issue de la séance plénière de la journée de lundi, la cérémonie de signature des accords dans les domaines des transports, de l'agriculture ou encore de la propriété intellectuelle est prévue, rapporte l'APS. Un autre accord sur la mobilité des jeunes diplômés sera signé par les deux ministres des Affaires étrangères. Une conférence de presse sanctionnera cette cérémonie. La réunion du comité intervient dans un contexte de négociations de cinq nouveaux projets de coopération. En partenariat avec le groupe Rouiller, une usine de valorisation de phosphate à Oued El Kebrit (Tebessa) pour la production des acides phosphoriques et des engrais est sur les tablettes. Un autre projet, qui regroupe le groupe industriel public national des industries métallurgiques IMetal et le français Air Liquide, devrait aboutir à la création d'une société mixte de production de gaz industriels pour les besoins des usines de sidérurgie d'El Hadjar (Annaba) et de Bellara (Jijel). Avec Peugeot, c'est la construction en Algérie d'une usine de montage de véhicules qui est envisagée à l'instar de ce qui s'est fait avec Renault. Le projet devrait se concrétiser dans un futur proche puisque les négociations avancent bien entre les partenaires algérien et français. Une partie de la production de la future usine serait destinée à l'exportation. Il y a aussi le projet de l'usine Cital pour l'assemblage et la maintenance de tramways, inaugurée en mai dernier, fruit d'un partenariat entre l'Entreprise de constructions de matériels et d'équipements ferroviaires (Ferrovial), l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et la société française Alstom, qui connaîtra une extension pour pouvoir proposer une partie de sa production à l'exportation. Une unité de fabrication du fromage, dont une partie de la production sera exportée, figure aussi parmi les projets envisagés. La réunion du Comefa traduit la volonté des deux pays de suivre régulièrement l'état d'avancement de la coopération bilatérale et l'exécution des accords signés précédemment mais aussi d'explorer de nouvelles pistes de partenariat. C'est d'ailleurs la raison d'être du comité qui a été créé en mai 2013 avec pour objectif de veiller à renforcer et à diversifier les relations économiques, industrielles et commerciales entre l'Algérie et la France. Il est la traduction d'une disposition de la déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre les deux pays signée le 19 décembre 2012. Le comité regroupe des responsables des secteurs économiques des deux pays. La deuxième session de ce comité s'est tenue, pour rappel, à Oran le 10 novembre 2014 dans le sillage de l'inauguration de l'usine Renault. Laurent Fabius, qui présidait la délégation française, avait alors déclaré à l'issue de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika que l'Algérie et la France coopèrent d'une façon « absolument exemplaire » et que leurs relations « n'ont jamais été aussi bonnes ». La session qui s'ouvre demain a été précédée d'une évaluation d'étape le 12 mai dernier qui a conduit à la signature de quatre accords de partenariat dans les secteurs de l'industrie et de la formation. Bouchouareb interviendra, mardi au siège du Medef International, devant des chefs d'entreprise et des opérateurs économiques français, avant de se rendre, en fin de matinée, au siège du Sénat, à l'occasion des « Journées France-Algérie sur la coopération industrielle et le développement durable ». La veille, il aura participé au siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la région Paris-Ile-de-France, aux rencontres sur le numérique, la sous-traitance et l'agroalimentaire. Autant de repères qui montrent que la coopération entre l'Algérie et la France ne se confine plus aux simples échanges commerciaux.