Les Ukrainiens élisaient hier leurs maires et conseils municipaux dans un scrutin crucial pour le président Petro Porochenko. C'est dans la ville stratégique de Marioupol, sous contrôle de Kiev dans l'Est séparatiste, qu'il a essuyé un revers significatif. L'annulation du vote, officiellement en raison des défaillances dans la confection des bulletins. Les accusations ont fusé entre le camp Porochenko criant à la déstabilisation et l'opposition jugeant que l'échec électoral constituait une « menace pour le processus de paix » dans l'Est. Selon un membre de la commission électorale municipale, la fraude électorale est rendue possible par le contrôle de l'imprimerie aux mains de l'oligarque, Rinat Akhmetov, ancien financier du président prorusse Viktor Ianoukovitch, destitué en février 2014. De son côté, le bloc d'opposition s'est interrogé sur l'efficience de Kiev, incapable d'organiser des élections dans une ville qu'il contrôle. « Comment ferait-il dans « les zones qui échappent à son contrôle ? », précise-t-on dans le communiqué. Cette fragilité apparaît plus clairement dans le refus de Kiev de lancer le processus électoral dans les 122 localités contrôlées par l'armée ukrainienne sur la ligne du front, et encore moins dans les zones rebelles où il doit se tenir l'année prochaine. Une percée des rebelles est attendue dans les régions industrielles de Kharkiv et Dnipropetrovsk et à Odessa, sur les bords de la mer Noire. En perte de vitesse, Porochenko est sous les feux des critiques du parti de la coalition gouvernementale, le parti Batkivchtchina de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, et de l'opinion désenchantée.