Il est impossible de parvenir à une stabilisation en Ukraine sans dialogue avec la Russie, estime le candidat indépendant au poste présidentiel ukrainien Piotr Porochenko, considéré comme le favori du scrutin. "La Russie est notre voisin, et il est inutile de parler de la stabilisation sans dialoguer avec la Russie", a déclaré M. Porochenko à la question de savoir s'il était prêt à rencontrer le chef du Kremlin Vladimir Poutine, en cas de victoire à la présidentielle. Dans le même temps, le milliardaire a indiqué qu'il ne reconnaissait pas l'adhésion de l'ex-république ukrainienne de Crimée à la Fédération de Russie et envisageait de mettre en place le ministère pour les affaires de la Crimée qui œuvrera pour obtenir la restitution de la péninsule au niveau international. La Crimée a adhéré à la Russie suite à un référendum organisé après le renversement fin février du président ukrainien Viktor Ianukovitch. Kiev et les pays occidentaux ne reconnaissent pas le référendum et dénoncent l'annexion de la péninsule par Moscou. Le 28 avril, le président ukrainien par intérim Alexandre Tourtchinov a signé une loi qualifiant la Crimée et la ville de Sébastopol de territoires occupés par la Russie. Auparavant, le président russe Vladimir Poutine, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont discuté par téléphone de la situation en Ukraine dans le contexte de l'élection présidentielle, a rapporté le service de presse du Kremlin. Les trois dirigeants se sont déclarés "intéressés à ce que l'élection présidentielle en Ukraine se déroule d'une manière calme et pacifique", a indiqué le Kremlin dans un communiqué diffusé suite à l'entretien qui avait eu lieu sur l'initiative des leaders européens. Les parties ont également exprimé leurs préoccupations face à l'instabilité en Ukraine tout en mettant un accent sur "la nécessité d'intensifier les discussions impliquant des représentants de la Russie, de l'UE et de l'Ukraine en vue de résoudre les problèmes relatifs au secteur énergétique".
L'OSCE rappelle ses observateurs de Donetsk L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine a rappelé ses observateurs chargés de suivre l'élection présidentielle ukrainienne dans la région de Donetsk (est), rapportent dimanche les médias occidentaux citant une source au sein de l'organisation. "Il n'y aura pas d'observateurs de l'OSCE dans la ville de Donetsk", a fait savoir la source. Auparavant, le chef de la mission de l'OSCE en Ukraine Ilkka Kanerva a déclaré dans une interview avec la chaîne finlandaise Yle que des individus armés s'étaient emparés de bureaux de vote dans les régions de Donetsk et de Lougansk, sans toutefois préciser les lieux exacts des incidents. La mission d'observation internationale déployée en Ukraine à la veille de la présidentielle compte dans ses rangs plus de 1 200 membres en provenance de 47 pays. Aujourd'hui, les observateurs de l'OSCE tiendront une conférence de presse au cours de laquelle ils donneront une évaluation préliminaire de l'organisation du scrutin.
Journaliste italien abattu Le conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur Stanislav Retchinski a confirmé dimanche la mort d'un journaliste italien dans la région de Donetsk (est). "Nous pouvons confirmer que le photographe est mort, mais nous ne sommes pas en mesure de nous prononcer sur le sort de ses collègues", a indiqué M. Retchinski lors d'une conférence de presse à Kiev. Plus tôt dans la journée, une source au sein des forces fédéralistes hostiles aux nouvelles autorités de Kiev a fait savoir à RIA Novosti qu'un journaliste italien et son interprète avaient été tués samedi soir dans la ville ukrainienne de Slavisansk. Par la suite, le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé la mort du journaliste Andy Rocchelli, qui se trouvait en mission dans la zone indiquée, et de son interprète russe. Dans le même temps, l'association indépendante italienne de photographes Cesura a indiqué que l'interprète de Rocchelli Andreï Mironov avait un passeport italien. Selon certains médias, un groupe de journalistes étrangers a été touché par un tir de mortier dans le village d'Andreïevka près de Slaviansk. Ces informations ont été confirmées par le photographe français William Roguelon de l'agence Wostok Press qui avait été blessé dans l'incident. Auparavant, les journalistes de la chaîne russe LifeNews Oleg Sidiakine et Marat Saïtchenko, interpellés en Ukraine à la mi-mai, ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche et se trouvent actuellement à Moscou, a annoncé la chaîne. Les intéressés avaient été arrêtés par la Garde nationale ukrainienne à proximité de la ville de Kramatorsk, dans l'est du pays. Les journalistes couvraient alors les combats opposant l'armée régulière aux membres des forces d'autodéfense populaire qui refusent de reconnaître les nouvelles autorités pro-européennes. Les autorités ukrainiennes ont par la suite accusé les journalistes russes de "soutenir le terrorisme". Cependant, selon le rédacteur en chef de LifeNews Anatoli Souleïmanov, le Service de sécurité d'Ukraine n'a pas engagé de poursuites à leur encontre faute de preuves. La libération des deux journalistes a été annoncée par le président de la République tchétchène Ramzan Kadyrov via son compte Instagram. D'après le dirigeant tchétchène, ses représentants s'étaient rendus à Kiev pour négocier la libération de l'équipe russe. Ces entretiens se sont déroulés en secret pour des raisons de sécurité, a expliqué M.Kadyrov. Les Ukrainiens se sont rendus hier aux urnes pour élire le nouveau président de leur pays. Auparavant, les dénommées "républiques populaires" de Donetsk et de Lougansk ayant proclamé leur indépendance vis-à-vis de Kiev ont refusé de prendre part à l'élection, qui se déroule dans un contexte d'opération dite antiterroriste menée par les autorités dans le sud-est du pays. Près de 35,5 millions d'Ukrainiens sont appelés dimanche aux urnes pour élire le nouveau président du pays confronté à une crise politique et sociale profonde, rapporte le correspondant de RIA Novosti à Kiev. Au total, 33 600 bureaux de vote sont prêts à accueillir les électeurs à travers le pays. A la veille du scrutin, les autorités de Kiev ont déclaré qu'il était impossible d'organiser le processus électoral dans certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk (est) en raison d'activités des militants fédéralistes qui ne reconnaissent pas les nouveaux dirigeants du pays arrivés au pouvoir suite au renversement, fin février, du président Viktor Ianoukovitch, actuellement réfugié en Russie. 21 candidats sont en lice pour le poste présidentiel, dont l'ex-première ministre et la chef de file du parti Batkivchtchina (Patrie) Ioulia Timochenko et le milliardaire Piotr Porochenko, considéré comme le favori du scrutin. Le nouveau président ukrainien sera élu pour un mandat de cinq ans. Les premiers résultats préliminaires du vote devront être annoncés lundi 26 mai. Les habitants de Kiev sont également invités à élire le maire et le conseil municipal de la capitale. Des élections municipales sont également organisées dans les villes d'Odessa, de Nikolaïev, de Kherson (sud), ainsi qu'à Tchernivtsi (ouest).