En réponse à des journalistes qui l'interrogeaient, hier au Sénat, en marge de la présentation par le Premier ministre de la déclaration de politique générale sur l'affaire de la vente des actifs de BP Algérie, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, cité par l'APS, a indiqué que le groupe Sonatrach «en étudiait toutes les options», que ce soit le cas où BP déciderait de vendre ses actifs à une autre partie ou du cas où il rachèterait une partie ou la totalité de ces actifs. Cependant, selon le ministre russe de l'Energie, Sergei Shmatko, repris par des médias moscovites, la question «technologique pourrait être déterminante» dans le choix de l'Algérie. «D'après ce que je comprends, l'Algérie est plus encline à l'entrée de Sonatrach dans ces projets. Sonatrach étudie si elle est en mesure de développer ces actifs toute seule. La décision dépendra de sa maîtrise des solutions technologiques», a déclaré le ministre russe. Le géant britannique a décidé, il y a quelques mois, de vendre des actifs ramifiés dans certains pays, dont l'Algérie. Il l'a fait pour faire face aux effets provoqués par la crise de la marée noire du golfe du Mexique, une catastrophe endiguée il y a quatre mois. Youcef Yousfi a, par ailleurs, évoqué dans sa déclaration d'hier le projet du gazoduc Medgaz reliant l'Algérie à l'Espagne, affirmant qu'il «avance bien» et qu'il sera probablement lancé dans les prochaines semaines. Saisissant cette occasion, le ministre a levé quelques équivoques au sujet de ce projet : «Il n'y a aucun contentieux» concernant le Medgaz, le projet «avance bien» et je pense qu'il sera lancé dans les «prochaines semaines», dès qu'il sera techniquement prêt car, pour le moment, il ne «l'est pas tout à fait». Youcef Yousfi a démenti également tout contentieux supposé sur le prix du gaz qui sera livré à l'Europe par le biais du Medgaz et dont la quantité avoisine, selon les prévisions du projet, les 8 milliards de m3/an. Le représentant du gouvernement a, en outre, mis en relief le programme national de développement des énergies renouvelables, assurant que ce dernier «sera prêt dans quelques mois». Et de détailler : «Une fois qu'on aura notre programme national des énergies renouvelables, nous travaillerons avec nos partenaires, mais seulement avec ceux qui répondent à nos objectifs.» Le ministre a aussi abordé la position de l'Algérie par rapport au projet Desertec. Il a eu cette clarification : «Il fallait d'abord définir un programme national, ensuite les partenaires, que ce soit Desertec, d'autres organismes ou d'autres pays qui sont les bienvenus.» Selon Yousfi, le programme national des énergies renouvelables permettra, d'ici vingt ans, de produire 40% de l'électricité à partir de ce type d'énergie et même d'exporter la même quantité vers l'Europe «si les investissements en partenariat se forment d'ici là». Y. S.