Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a démenti, hier, l'existence d'un contentieux entre l'Algérie et l'Espagne concernant les prix du gaz. En marge de la présentation de déclaration de politique générale au Conseil de la Nation, M. Yousfi a démenti tout contentieux supposé sur le prix du gaz qui sera livré à l'Europe par le biais du Medgaz, et dont la quantité avoisine, selon les prévisions du projet, les 8 milliards de m3/an. Il a en outre ajouté que le projet Medgaz"avance bien" et sera probablement lancé dans les prochaines semaines " dès qu'il sera techniquement prêt car pour le moment il ne l'est pas tout à fait ". Il faut rappeler dans ce sens que Youcef Yousfi a récemment révélé que les exportations de gaz vers l'Espagne via le gazoduc Medgaz vont démarrer dans un avenir proche, sans fournir de date précise. Les prix de vente de ce gaz font actuellement l'objet de négociations entre les deux pays, a-t-il ajouté. Prévue initialement pour la fin de l'année 2009, la mise en service du gazoduc devant relier l'Espagne à l'Algérie va de report en report. Retardée pour septembre 2010 et ensuite pour la fin du mois de novembre en cours, la livraison du Medgaz a été reportée pour le premier semestre 2011. Medgaz livrera à l'Espagne environ 8 milliards de m3 de gaz par an et devrait augmenter les exportations gazières algériennes et partant sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. L'entreprise algérienne Sonatrach est autorisée, dans le cadre de ce projet, à commercialiser prés de 3 milliards de m3/an directement sur le marché espagnol au lieu d'un milliard de m3/an imposé, auparavant, par la Commission nationale espagnole de l'énergie (CNE), l'organisme régulateur du secteur en Espagne. D'une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an, ce gazoduc est long de 1.050 km dont 550 km en territoire algérien et 210 km en mer. Le projet a coûté 900 millions d'euros. Sonatrach est majoritaire, à 36%, dans le consortium Medgaz constitué également de Cepsa et Iberdola, à 20% chacune, et Endesa et Gaz de France, à 12 % chacune. En ce qui concerne la vente des actifs de British Petroleum en Algérie, le ministre de l'Energie et des Mines a assuré que la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach "étudiait toutes les options, que ce soit le cas où BP déciderait de vendre ses actifs à une autre partie où en cas où il rachèterait une partie ou la totalité de ces actifs". Récemment, le Financial Times, citant des sources bancaires, avait affirmé que l'Algérie bloquait la vente des actifs de BP au groupe russe. Selon le Financial Times, les Algériens refusent d'accorder une suite favorable à la demande de BP de livrer des informations sur les résultats de son activité concernant les champs gaziers d'In Salah et In Amenas à la joint-venture russo-britannique TNK-BP. L'Algérie menace de recourir au droit de préemption que lui confère la loi pour reprendre ces actifs. Revenant sur le programme national de développement des énergies renouvelables, il a assuré que ce dernier "sera prêt dans quelques mois". "Une fois qu'on aura notre programme national des énergies renouvelables, nous travaillerons avec nos partenaires, mais seulement avec ceux qui répondent à nos objectifs", a-t-il précisé. Invité à clarifier la position de l'Algérie par rapport au projet Desertec, il a répondu qu'il fallait "d'abord définir un programme national, ensuite, les partenaires, que ce soit Desertec, ou d'autres organismes ou d'autres pays, sont les bienvenus". Selon M. Yousfi, le programme national des énergies renouvelables permettra, d'ici 20 ans, de produire 40% de l'électricité à partir de ce type d'énergie et même d'exporter la même quantité vers l'Europe "si les investissements en partenariat se forment d'ici là".