Gestion rationnelle des dépenses oblige, la facture des importations de certains produits subventionnés a enregistré une nette baisse au cours des neuf premiers mois de 2015. En plus de la facture des médicaments, qui a reculé de près de 30% durant les 7 premiers mois de la même année, par rapport à la même période de 2014, celles du lait et du sucre ont connu une nette baisse, indiquent les Douanes algériennes. La facture des importations de lait a reculé de près de 46% depuis le début de l'année en cours. La facture des importations du lait en poudre, des crèmes de lait et des matières grasses laitières, utilisés comme intrants dans la filière laitière, a atteint 881,03 millions de dollars (usd) contre 1,62 milliard usd à la même période de 2014, soit moins de 45,71%. En termes de volume, les quantités importées ont diminué de 6,2% pour s'établir à 301.432 tonnes contre 321.366 tonnes. Afin de réduire les importations de ce produit subventionné, le développement de la filière s'impose comme une solution incontournable. La dernière grogne des producteurs de lait, qui disent travailler « à perte », risque de porter un sévère coup à la filière. A cet effet, le ministère de l'Agriculture, après concertations avec les producteurs, a pris de nouvelles mesures en faveur des éleveurs et des opérateurs de la filière en augmentant la subvention du lait cru et en encourageant l'investissement dans la production laitière et de l'alimentation. En réponse à la préoccupation des éleveurs relative à l'accès à l'aliment de bétail et à la régulation du marché de ce produit, il a été décidé d'approvisionner directement les éleveurs en matière de son (résidu de mouture de blé). Par ailleurs, d'autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d'asseoir une stratégie de relance de la filière lait. Il s'agit notamment de l'accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour leur permettre d'investir en amont de cette filière et concourir au développement des grandes cultures (céréales et fourrages). Les pouvoirs publics ambitionnent, dans ce cadre, de promouvoir la création de fermes modernes intégrées pour l'élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes. La facture des importations de sucre n'est pas en reste, puisqu'elle a reculé durant les neuf premiers mois de l'année 2015 comparativement à la même période de 2014. De janvier à septembre derniers, les importations des sucres (de betterave brute, de canne à sucre, sirop de lactose et lactose à l'état solide) ont diminué à 569,86 millions usd contre 658,75 millions usd (-13,49%) entre les deux périodes de comparaison, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes.