Comment lutter efficacement contre le terrorisme et les crimes connexes qui ont pris au fil du temps un caractère transnational prononcé ? Telle est la problématique sur laquelle planchent les participants à la 84e session de l'assemblée générale d'Interpol qui se déroule dans la capitale rwandaise, Kigali, à laquelle prennent part 700 délégués représentant 145 pays et plusieurs organisations internationales. Il ressort du constat établi par les participants que la coopération internationale entre les Etats est indispensable pour endiguer les capacités de nuisance des mouvements terroristes qui écument le monde. C'est d'autant plus crucial que les tenants de la violence terroriste font jonction avec le crime organisé et les trafics en tous genres, d'armes et de drogue. La mobilité de ces éléments et les différentes formes d'expression de leurs crimes exigent une impérative solidarité mondiale. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, qui a présenté l'expérience algérienne contre le terrorisme, a, dans ce sens, appelé à ouvrir une nouvelle ère de partage et d'assistance entre les institutions policières en Afrique et au-delà. En partenariat avec les autres acteurs internationaux concernés. Interpol puis Afripol sont connus de l'opinion en tant que passerelles dans l'échange d'informations entre les institutions chargées de réprimer le crime. Leur coopération a grandement contribué à endiguer la liberté de mouvement des personnes ou des groupes identifiés comme dangereux. Afripol renforce la coopération entre les polices africaines pour combattre les méfaits terroristes mais aussi le trafic de drogue, la cybercriminalité et la contrebande. Pour Abdelghani Hamel, une coopération large, diversifiée et multidimensionnelle est nécessaire pour faire face à la double menace des déplacements des terroristes étrangers, de leur retour vers leurs pays d'origine ou vers des pays tiers. A menaces globales, réponses intégrées et concertées. C'est pour peaufiner cette stratégie que des rendez-vous importants sont pris, dont l'assemblée générale d'Afripol, les 13 et 14 décembre prochain, ainsi que celle, 5e du genre, de la déclaration de la conférence internationale de Kigali portant sur le rôle des organes de sécurité au titre des violences faites aux femmes et aux filles, les 6 et 7 janvier 2016. Les deux événements se dérouleront à Alger. L'Algérie n'a jamais manqué de rappeler que son expérience dans la lutte contre l'extrémise violent et la déradicalisation a fait émerger une démarche qui n'est pas confinée dans la seule approche sécuritaire. La politique de la réconciliation a permis, en effet, que des milliers de terroristes se rendent aux autorités en contrepartie d'une réintégration légale dans la vie ordinaire, sous certaines conditions. C'est cette philosophie que le DGSN a mise en avant devant ses interlocuteurs quand il dit que l'approche algérienne de la lutte antiterroriste a intégré les aspects juridique, politique, socioéconomique, culturel et religieux.