S'exprimant, hier, en marge de la rencontre avec les élus de son parti consacrée aux élections du Conseil de la nation, il a qualifié d'« échec » l'initiative de ce groupe. « Qui sont-ils ? Au nom de qui agissent-ils ? Quelles sont leurs motivations ? », s'est interrogé le patron du FLN. Il a soutenu qu'il n'y a aucun article dans la Constitution qui définit ce qu'est qu'une personnalité nationale. Puis : « personne, mis à part le peuple, n'a le droit d'auditionner le chef de l'Etat », poursuit-il. Amar Saâdani a estimé que parmi les signataires de la lettre, il se trouve des personnalités « en perte de vitesse » téléguidées par « des parrains et qui veullent revenir au devant de la scène alors que d'autres ont agi pour le compte de leurs propres intérêts ». Mais il n'a pas omis de souligner la bonne foi de certains qui ont « agi pour l'intérêt national ». Reste que pour lui, l'objectif de cette initiative demeure flou. « Si c'est pour dire que la situation du pays est catastrophique, ils doivent attendre 2019 pour pouvoir juger le bilan du président », a-t-il fait remarquer. Saâdani relève même une contradiction dans cette demande : « certaines personnalité formant ce groupe doutent des capacités du président de la République dans la prise de décisions tout en lui demandant audience ». Alors pour savoir si c'est le président qui décide, le leader du FLN a invité ces derniers à s'adresser aux délégations et aux présidents étrangers qui ont rencontré le chef de l'Etat. Autre cible de M. Saâdani : Louisa Hanoune. Le SG du FLN a estimé que la patronne du PT a perdu son équilibre après le « départ de ceux qui la soutenaient ». Saâdani dit ne pas comprendre le fait que Louisa Hanoune, responsable d'un parti politique, doté d'un champ d'expression, figure dans la liste des 19 personnalités. Charges contre le RND Autre cible : le RND. Il a estimé que ce dernier n'a pris aucune une initiative politique. « Sa seule et unique préoccupation est le gouvernement », a-t-il lâché. Il a rappelé que le RND ne peut pas conduire le FLN. « Il y a une seule locomotive, c'est le FLN », a-t-il soutenu. Il a rappelé que l'initiative du FLN destinée à créer un front de soutien au Président n'exclut aucun parti politique, aucune association, affirmant que neuf partis politiques et une quarantaine d'association y ont adhéré. Dans son discours prononcé devant les élus de parti, Amar Saâdani a plaidé pour la révision des lois régissant les assemblées élues. Il a soutenu que le temps est venu pour réhabiliter l'image de l'élu. Selon lui, ce dernier doit avoir plus de prorogatives. Il a estimé que l'ère des dépassements, des pratiques de corruption et le temps des désignations de complaisance des représentants du FLN au sein des institutions élus est révolue. C'est pourquoi, il a exhorté les élus à ne pas trahir « les valeurs » du FLN.