Des entreprises privées de stockage et de régulation du marché de la pomme de terre seront créées, en 2011, en vue d'absorber le surplus de production et réguler le marché de ce produit de large consommation, a annoncé, jeudi, le président du Comité interprofessionnel de la filière pomme de terre, M. Bachir Séraoui. «Les surplus sont occasionnels, c'est-à-dire de campagne. Le stockage nous permet de dispatcher les quantités récoltées sur l'ensemble du territoire national. Parce qu'il y a des fois où on trouve la pomme de terre à 40 DA dans des wilayas et 25 dans d'autres», a expliqué ce professionnel sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. En termes de production, «la filière prévoit la culture de 60.000 hectares pour la campagne 2011, soit une hausse de 18% par rapport à 2010», a indiqué M. Séraoui. «On ouvre un chantier sur la mécanisation, le conditionnement, le rendement…et dans le cadre de notre objectif, à savoir 4 millions de tonnes, voire plus, on devra stabiliser la filière et grâce aux soutiens des pouvoirs publics, je suis convaincu qu'on y arrivera», a-t-il soutenu. D'après lui, la production de la pomme de terre connaît une nette amélioration grâce aux différents soutiens consentis pas l'Etat à la filière, notamment dans le cadre du SYRPALAC qui aide, qui renforce mais surtout qui sécurise les producteurs. «Elle a atteint 3,2 millions de tonnes en 2010, contre 2,67 millions de tonnes en 2009 et 2,2 millions de tonnes en 2008», a-t-il dit. Il a notamment souligné que l'Etat a mobilisé toutes ses capacités. «Il a mobilisé aussi des financements conséquents. Mardi dernier, on a arrêté avec le ministre de l'Agriculture un prix au stockage de 20 DA et 2 DA pour la qualité, avec une prime au stockage qui sera également au kilogramme», a-t-il indiqué. Toujours dans le but de l'amélioration de la productivité, l'invité de la radio a insisté sur la nécessité d'augmenter le rendement à l'hectare, actuellement de 200 quintaux, et d'introduire la mécanisation à partir de cette année. Il a indiqué dans ce sens que l'Algérie a besoin d'importer certaines variétés de semences pour des raisons techniques et dans la perspective d'exporter la production vers les pays étrangers, notamment européens. Actuellement, «avec la SGP PRODA, on est en train de mettre les jalons pour le marché international qui n'est pas facile de pénétrer mais on va commencer par de petites quantités. Il faut savoir que c'est une erreur que celle de penser que lorsqu'on a un surplus de production, on est en mesure d'exporter. Cela est faux parce que pour exporter, il faut une traçabilité et un suivi», a expliqué M. Séraoui.