« 60% du foncier industriel attribué par le Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et la régulation du foncier (Calpiref) est à l'abandon.L'Etat agira avec fermeté pour récupérer les terres non exploitées. » C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, lors de sa rencontre avec les investisseurs de la wilaya d'Aïn Defla organisée à l'issue de sa visite de travail. Selon le ministre, un travail a été lancé, impliquant les walis, la Caci et le secteur public marchand, pour identifier le foncier attribué par le Calpiref. « Dans deux à trois semaines, nous aurons les conclusions de l'étude », a-t-il affirmé. Se montrant déterminé, le ministre a indiqué qu'il n'est plus question de donner des terres à des investisseurs pour que ces derniers les laissent à l'abandon alors que « nous avons besoin de mobiliser tout le potentiel existant ». Il a fait savoir que dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2015, des mesures ont été introduites pour que les terres qui entrent dans le cadre du domaine privé de l'Etat non exploitées soient récupérées et mises à la disposition des investisseurs. Ainsi, si des investisseurs n'exploitent pas le foncier qui leur a été attribué dans le cas d'une concession, l'Etat interviendra pour le récupérer. Les mis en cause qui sont en possession, par contre, d'un acte de propriété, seront, en vertu de cette loi, dans l'obligation de verser une taxe de 3% sur la valeur vénale du bien. Le ministre a souligné que ces mesures seront appliquées à partir de 2016. Pour ne citer que la wilaya d'Aïn Defla, 13 lots sont non exploités au niveau de la zone industrielle. Celle-ci s'étale sur une superficie globale de 164 ha dont 67 ha sont occupés par des entreprises publiques et le reste par des privés. A ce niveau, le ministre a constaté le manque de réseaux d'assainissement ainsi que de plan anti-incendie. Ce qui est, a-t-il dit, inadmissible. Il a également fait remarquer que la superficie prévue à octroyer au nouveau parc industriel de Boumedfaâ est insuffisante eu égard au potentiel existant dans la région. Une instruction a été donnée au wali en vue d'étudier la possibilité d'aller vers des extensions pour passer de 57 ha, superficie initiale, à au moins 150 ha. Trente et une zones industrielles réceptionnées avant la fin de l'année Le ministre a profité de cette occasion pour annoncer aux investisseurs de la wilaya que le problème du foncier industriel est pris en charge, précisant que d'ici à la fin de l'année en cours, 31 zones industrielles d'une superficie globale de 9.000 ha vont être réceptionnées. Les 19 restantes du programme seront mises en service au premier trimestre 2016, a-t-il affirmé. Le ministre a également appelé à préserver la vocation agricole de la région. Il a indiqué qu'« il n'est plus question d'importer des produits fabriqués en Algérie ». Abdessalem Bouchouareb a visité des entreprises privées à l'image de Sim Sanders pour la fabrication d'aliments de bétail, l'unité de transformation d'aluminium Metalco Extrusion, comme il a procédé à la pose de la première pierre de l'usine de production pharmaceutique Imedica. L'occasion pour le ministre de visiter une unité de fabrication de charpente métallique, une filiale du groupe public Batimetal, où les nouvelles acquisitions d'équipements de production dans le cadre du plan de développement lui ont été présentées.Bouchouareb n'a pas caché sa satisfaction de voir « la wilaya se doter d'une assise industrielle de plus en plus forte ». Il a, par ailleurs, souligné que dans le cadre de cette dynamisation industrielle, son département est en discussion avec des opérateurs chinois pour la mise en exploitation de la mine de Ghar Djebilet.