Les produits forestiers méditerranéens peuvent contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Les produits forestiers non ligneux comprennent des biens d'origines animale et végétale utilisés comme nourriture et additifs alimentaires. On peut citer en exemple le gland, le caroube, les noix comestibles, les champignons, les fruits, les herbes, les épices et condiments, les plantes aromatiques, etc. Les forêts méditerranéennes fournissent de nombreux biens et services sociaux, environnementaux et économiques aux populations rurales et urbaines : le maintien de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, la prévention des inondations, la lutte contre la désertification, les filières des produits forestiers ligneux et non ligneux, l'épuration et le stockage de l'eau parmi d'autres. De nombreux secteurs de l'économie tirent donc un bénéfice direct des forêts mais leur contribution n'est souvent pas reconnue et rémunérée à juste titre. La fête du gland, qu'organise l'association Assirem Gouraya, a pour but d'étudier la gestion durable des ressources naturelles, de valoriser le patrimoine forestier, d'encourager les populations à vivre dans les milieux forestiers, de lutter contre l'exode rural et de renforcer la contribution de ce secteur à l'économie nationale. Cet événement comprend un programme riche et varié avec des ateliers, expositions, reboisements, dessins pour enfants, concours de cuisine à base de farine de gland et de caroube, randonnée et initiation à l'escalade en collaboration avec les différentes directions de wilaya et le mouvement associatif. La deuxième édition de la fête du gland, qui se tiendra les 27 et 28 novembre, est une occasion aussi de découverte des potentialités de la région d'illulen Usammar, dans la commune d'Ighram, et de sensibiliser la population et les autorités locales aux véritables valeurs des richesses de nos forêts. Dans ce cadre, l'association Assirem Gouraya y a organisé une journée de prospection en octobre dernier. Cette visite, déplore son président, a permis de constater l'importance de l'exode rural qui frappe cette région, entraînant le dépérissement des activités : agriculture, artisanat, traditions... Que ce soit dans le village El Mechta ou Aït Zeggane, il ne reste que quelques familles à s'accrocher encore à ces vieilles maisons de pierre et rester fidèles à un paysage déserté, mais pourtant si favorable au tourisme de montagne, avec son torrent et sa forêt riche de sa diversité sylvicole (frênes de diverses qualités, vieux bouleaux, chênes verts et autres espèces végétales, comme le champignon) et faunistique (sanglier, chacal doré, aigle etc.). La région peut également faire revivre et développer une agriculture de montagne, arbres fruitiers (vigne, figuier, églantier, figuier de Barbarie, olivier)... et maraichages le long des berges de la rivière, comme en témoigne la présence d'aires à battre familiales que les populations locales désignent sous le nom d'innurar (pluriel d'annar), restées dans presque leur état premier, qui attestent de la prospérité lointaine de cette région dans la culture du blé et de l'orge.