L'Ecole nationale supérieure d'agronomie (Ensa) a organisé, mardi, un atelier régional sur la «valorisation des produits forestiers non ligneux dans les pays du Maghreb», en partenariat avec le bureau sous-régional pour l'Afrique du Nord de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Etaient présents des experts maghrébins (tunisiens, marocains, mauritaniens) et espagnols pour débattre des moyens de préserver ce que les spécialistes appellent les produits forestiers non ligneux (Pfnl), pour désigner l'ensemble des ressources forestières en dehors du bois et auxquels la population rurale a recours pour diversifier ses activités productives et améliorer ses revenus. Outre de participer à cette quête de subsistance, les Pfnl appelés également produits secondaires, participent à l'effort d'extraction des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. «Les Pfnl comprennent une grande diversité de produits utiles : aliments, épices, médicaments, fourrages, huiles essentielles, et toutes sortes de produits issus des animaux (gibiers) et de plantes ornementales», explique Chérif Omari, chargé de la pédagogie des relations extérieures et de la coopération internationale à l'Ensa dans une allocution d'ouverture des travaux de l'atelier. L'Algérie renferme quelque 4 millions d'hectares de forêt dont une grande partie est constituée de Pnfl, souligne Fouad Chehat directeur général de l'Institut national de recherche agronomique (Inra), ajoutant que les pouvoirs publics ont mis en place un programme de développement spécial pour les forêts de montagne. Objectif : mieux valoriser les ressources naturelles notamment forestières. Le représentant à Alger de la FAO, Nabil Assaf, a exprimé la «disponibilité» de l'Organisation onusienne à accompagner techniquement l'Algérie dans cet effort de valorisation de ces richesses. En adhérant aux objectifs du millénaire pour le développement, l'Algérie, à l'instar de la plupart des pays, s'est engagée à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici 2015. Valoriser ces ressources dont une partie importante des populations les plus démunies dépendent pour subsister et se procurer des revenus, est au cœur de cet engagement. Selon M. Omari, l'atelier régional sur la valorisation des produits forestiers non ligneux dans les pays du Maghreb, vise à permettre aux scientifiques et experts de la région de partager leurs connaissances autour des Pfnl et échanger leurs expériences. A l'issue des travaux, il est attendu des recommandations pour faire un inventaire des ressources disponibles pour mieux encadrer leur sauvegarde. «Les forêts d'Afrique du Nord sont des forêts de protection. Leur valorisation passe par l'optimisation des produits secondaires, c'est-à-dire les non ligneux à l'exemple des huiles essentielles et les champignons», constate le Dr Youcef Amari directeur général de la Banque nationale génique (BNG) de Tunisie. Il est à Alger pour présenter «l'expérience» inédite de la Tunisie en la matière. L'expert tunisien estime qu'il reste «beaucoup de travail» à faire dans la région du Maghreb, essentiellement en termes d'inventaire des espèces existantes. En Algérie, quelques expériences réalisées en laboratoire, notamment par le laboratoire des ressources génétiques et biotechnologiques de l'Ensa, ont permis de tirer profit des vertus thérapeutiques des produits forestiers non ligneux. Selon M. Khelifi Lakhdar, directeur du laboratoire, les chercheurs ont pu multiplier in vitro, par un procédé chimique appelé la transgénèse des molécules bioactives, salutaires pour guérir certaines maladies lourdes comme le cancer. Y. D.
L'industrie mondiale des produits forestiers se remet lentement de la récession L'industrie mondiale des produits forestiers se remet lentement de la crise économique, la région Asie Pacifique, en particulier la Chine, faisant preuve de leadership, a annoncé mardi la FAO, se référant à ses nouvelles données en la matière. Selon ces nouvelles données, «la production mondiale des principaux produits forestiers a enregistré en moyenne, en 2011, une hausse entre 1 et 4% par rapport à son niveau de 2010, les chiffres montrent aussi que l'industrie des produits forestiers des pays de la région Asie Pacifique est le moteur de cette sortie de crise». A propos de la production de papier et de panneaux dérivés du bois, elle était «en 2011 supérieure aux niveaux d'avant la crise de 2007 et semble croître assez fortement dans la plupart des régions, alors que la production mondiale de bois rond industriel, malgré une augmentation de 3% en 2011 par rapport à l'année précédente, n'a pas encore atteint les niveaux d'avant la crise», selon la même source. Sur les marchés de la pâte à papier et du papier, la croissance mondiale a été «très modeste» au cours de la période 2007-2011, avec une tendance à la hausse d'environ un pour cent par an, a constaté la FAO, pour qui «cette embellie cache des différences importantes selon les régions».