Les Etats-Unis et la Russie ont commencé, dimanche dernier, à rapprocher leurs positions sur le dossier syrien. Lors d'un inattendu aparté d'une demi-heure, Barack Obama et Vladimir Poutine ont convenu d'apporter, pour la première fois, leur soutien à une transition politique dans ce pays. Ce soutien s'inscrit dans la lignée des discussions, samedi dernier, à Vienne. Mieux, lors de ce constructif aparté, les deux dirigeants ont annoncé leur volonté de renforcer leur coopération avec leurs partenaires du G20 pour frapper « très fort » et « en urgence », les groupes terroristes qui prépareraient, selon Manuel Valls, le Premier ministre français, de nouvelles attaques. « Pas seulement contre la France, mais contre d'autres pays européens », précise-t-il. La Turquie a affirmé dimanche avoir déjoué une attaque terroriste à Istanbul le jour même de celles de Paris. Le Premier ministre britannique, David Cameron, laisse entendre que son pays a su éviter « quelque chose comme sept attaques au cours des six derniers mois ». Washington et Moscou auraient-ils compris enfin qu'on ne peut pas régler le problème de Daech sans un accord politique en Syrie et que leurs divergences sur le sort de Bachar Al Assad ne doivent pas devenir un autel sur lequel se pays ensanglanté depuis 2011 est sacrifié ? « Nous avons des objectifs stratégiques liés à la lutte contre Daech, et ceux-ci sont proches l'un de l'autre », affirme Iouri Ouchakov, un conseiller du Kremlin après ce rapprochement. Parmi les mesures envisagées, « la nécessité de s'attaquer aux canaux de financement du terrorisme et la propagande terroriste », y compris sur internet. En Syrie, les Etats-Unis qui ont détruit 116 camions-citernes utilisés par Daech et la France dont les avions de chasse ont largué dimanche soir 20 bombes sur Raqa détruisant un camp d'entraînement et des dépôts d'armes, ont décidé d'intensifier leurs bombardements aériens contre les positions de ce groupe terroriste et de combattre coude à coude même en Irak. Le président français François Hollande qui a demandé au Parlement un état d'urgence de trois mois au minimum, aligne des avancées dans l'enquête. 150 perquisitions dont 104 assignations à résidence et 23 interpellations, 31 armes saisies, dont un lance-roquettes. Pour ne pas rester en retrait, la présidence luxembourgeoise de l'Union européenne a convoqué une réunion d'urgence des 28 ministres européens de l'Intérieur et de la Justice vendredi prochain à Bruxelles. Cette réunion est « destinée à renforcer la réponse européenne » et à « assurer le suivi et la mise en œuvre des mesures décidées », annonce le vice-Premier ministre luxembourgeois et ministre de la Sécurité intérieure, Etienne Schneider. « Nous avons été frappés ensemble, nous répondrons ensemble et nous vaincrons ensemble le terrorisme et l'armée terroriste de Daech », déclare le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir, appelant le Vieux continent à « prendre des décisions ». Parmi ces décisions, il cite la nécessité d'établir un fichier européen des passagers aériens et de discuter de la possibilité de renforcer les contrôles aux frontières.