L'ordre des priorités est bousculé, en Europe, par la montée en puissance de l'internationale terroriste présentée en menace contre la stabilité et la sécurité du Vieux continent. Hier, de Téhéran, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a appelé à « négocier » avec le président Bachar al-Assad « un cessez-le-feu » en Syrie. En visite en Iran, le chef de la diplomatie espagnol a plaidé, dans une interview accordée à la radio iranienne Cadena Ser, pour la mise en œuvre d'un cessez-le- feu partiel à Alep (nord-ouest de la Syrie), pour arriver ensuite à un « cessez-le-feu global ». La paix qui se fait y toujours avec « les ennemis » passe inéluctablement par la participation du gouvernement de Bachar al-Assad en sa qualité de « l'une des parties au conflit ». Mais, elle reste antinomique avec la menace de Daech qui légitime le recours à l'option militaire dont José Manuel Garcia-Margallo dit attendre « désespérément » une décision forte de la communauté internationale. « Avec Daech, il n'est possible ni de négocier ni de dialoguer. En l'absence d'une résolution onusienne, motivée par le niet de la Russie, le ministre des Affaires étrangères espagnol se satisfait d'« une décision de l'Otan et de l'Union européenne ». L'option qui a déjà reçu les faveurs de la France, longtemps réticence à intervenir en Syrie, est également défendue par la Russie qui tente, ces dernières semaines, de ratisser large pour constituer une coalition élargie incluant l'armée syrienne pour combattre Daech. Le défi de Daech est également pris au sérieux par Londres qui a déclenché, lundi dernier, une première frappe contre deux combattants britanniques accusés de préparer des attentats sur lez sol européen. « Aujourd'hui, je peux dire que (le Britannique) Reyaad Khan a été tué lors d'une frappe méticuleusement préparée et menée par un drone de la RAF le 21 août alors qu'il se trouvait à bord d'un véhicule dans la région de Raqqa », a déclaré Cameron devant la chambre des Communes. Deux autre membres de Daech, dont le second britannique, Rahul Amin, identifiés dans des vidéos visant à recruter de nouveaux jeunes et posant avec des Kalachnikov, ont été tués. « Nous n'avions pas le choix », dira Cameroun. Car, précisera-t-il, les terroristes visés étaient en train de recruter et « de préparer des attaques barbares contre l'Occident, y compris des attaques terroristes ici, au Royaume-Uni ». Cependant, le Premier ministre britannique a pris soin de souligner que ces frappes n'entraient pas dans le cadre de la coalition internationale contre Daech mais avaient été effectuées à titre préventif. En septembre dernier, Cameron avait obtenu l'autorisation du Parlement pour participer aux frappes de la coalition contre Daech, en Irak seulement, mais avec l'objectif d'élargir un jour cette mission à la Syrie. C'est donc chose faite. La volonté d'en découdre avec Daech en Syrie a été renforcée par l'attentat qui a coûté la vie à 38 touristes dont 30 Britanniques en Tunisie en juin dernier. « Cette année, il y a déjà eu 150 attaques (terroristes de Daech), y compris la tragédie en Tunisie », a-t-il souligné. La menace terroriste « est plus aiguë que jamais » du fait qu'au Royaume-Uni, six tentatives d'attentats ont été déjouées « au cours des 12 derniers mois », fera-t-il remarquer.