Les imams vont bénéficier d'une formation en licence-master-doctorat (LMD) qui va être ouverte prochainement. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, à Dar El Imam à Alger. Objectif : « outiller davantage les hommes de culte pour leur permettre de mieux servir l'Islam et la société ».« Une concertation est actuellement en cours avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin d'ouvrir, dès l'année prochaine, une licence professionnelle en imamat, pour dispenser un enseignement spécifique et approfondi aux hommes appelés à officier au niveau des mosquées », a fait savoir le ministre à l'ouverture d'une session de formation des directeurs de wilaya des affaires religieuses et des waqfs. Selon Aïssa, cette formation « peut être complétée par la préparation du master et du doctorat dans la même spécialité ». Pour ce faire, la domiciliation d'un institut spécialisé est prévue, soit à l'Institut des sciences islamiques du Caroubier ou à Dar El Imam de Mohammadia, à Alger. Dans cette optique, il est également question, selon le ministre, de « soumettre les imams en fonction à un recyclage d'une durée de 6 mois, ainsi que de dispenser une formation complémentaire d'une année aux imams nouvellement sortis des instituts islamiques ». Considérant la formation pluridisciplinaire comme « pierre angulaire de l'instauration du civisme et de l'adaptation aux exigences du siècle », le ministre a expliqué que cet effort de formation concernant l'ensemble du personnel du culte (tous corps confondus), « participe d'une démarche visant l'immunisation de nos mosquées par le recouvrement de l'Islam de nos ancêtres, bannissant l'extrémisme, ayant pour sacerdoce la modération, la tolérance et l'ouverture sur l'autre et son acceptation dans sa différence ». Exhortant les hommes du culte à « dépoussiérer les valeurs qui ont fait la force de l'Islam du temps de son âge d'or », Aïssa a rendu, dans la foulée, un hommage appuyé aux imams pour leur apport à « la concrétisation de la charte de la réconciliation nationale initiée par le président de la République ». Il n'a pas également omis de souligner l'impératif de combler le déficit accusé par les mosquées en matière d'encadrement. Lors d'un point de presse, le ministre a informé que des instructions ont été données pour opérer, à l'échelle nationale, des prélèvements financiers sur le fond de la zakat afin de venir en aide aux familles démunies. Un programme de prélèvement électronique de la zakat (e-Zakat) sera également possible dès l'année prochaine.Le secrétaire général de la Coordination nationale des imams, Djelloul Hadjimi, a souligné l'importance de cette rencontre comme espace propice et unique pour examiner les questions soulevées concernant tous les fonctionnaires et travailleurs du secteur des Affaires religieuses. Mohamed Cherif Wayni, directeur des affaires religieuses de la wilaya de Tamanrasset, n'a pas manqué de saluer l'effort fourni par le ministère de tutelle. « Notre travail repose sur les vrais principes de notre religion, sur la préservation des principes de l'Islam et des traditions des gens du sud », a-t-il précisé.