Lors de la 4e édition de la journée de l'entreprise algérienne, hier, à l'hôtel El Aurassi, à l'initiative du FCE, ce dernier a constaté, dans une étude effectuée sur l'évolution de l'économie nationale, que celle-ci est en « dégradation ». « La transition économique n'a pas servi la production. La chute des prix du pétrole a conduit la dégradation du cadre macroéconomique. Une fiscalité pétrolière en baisse, une dévaluation continue du dinar. Cette situation est plus une problématique structurelle que conjoncturelle », indique le professeur et membre du FCE, Hassen Bouklia. « La politique transversale favorise la coordination entre les différents acteurs et la politique sélective, permet de choisir et d'encourager les secteurs porteurs », explique-t-il, soulignant que le point positif constaté, ces dernières années, est l'émergence de l'entreprise privée même si elle n'impacte pas encore favorablement la production nationale. Bouklia a signalé, dans cette même étude, que les importations ont augmenté de 10%, ces dernières années, alors que la croissance économique n'a pas dépassé les 5% et les exportations les 2%. Ce qui affecte la balance commerciale dont la trajectoire est en chute libre. « Il faut savoir qu'on n'importe que quelques produits. On peut les substituer avant même d'aller vers une diversification. Pour ce qui est des exportations, les produits concernés ont une durée de vie ne dépassant pas les 12 mois. En fait, ils ne sont exportés qu'une seule fois », explique-t-il. A ce propos, le vice-président du FCE, Abdessemed, signale que la loi freine la pérennité du produit à exporter. « La loi n'encourage pas les exportations. Il n'y a pas d'assurance dans les exportations, pas de banques spécialisées. Il y a 1.000 nouveaux produits exportés chaque année mais ils finissent par disparaître. De même que les entreprises d'ailleurs. La réglementation facilite la création d'entreprises mais en même temps, les freine dans leur élan, via notamment les lois de finances complémentaires », soutient-il. Le représentant du ministère de l'Industrie et des Mines, Abdelghani Mebarek, dira que la mise à niveau des entreprises n'a pas obtenu les résultats escomptés. « La volonté de l'Etat est réelle mais l'erreur qu'on a commise, c'est qu'on a standardisé les programmes au lieu d'établir des solutions selon les besoins de chaque entreprise. C'est ce que nous sommes en train de faire pour les PME », fait-il remarquer, notant qu'un projet de loi relatif à la PME est soumis au gouvernement. Le porte-parole du ministère du Commerce, Djeloul, a indiqué, dans ce sillage, qu'un travail est engagé en concertation avec les entreprises pour leur placement sur le marché extérieur. « Cette concertation a fait ressortir l'inefficacité de certaines mesures et leur contradiction, notamment celles relatives aux tarifs douaniers », observe-t-il. Dans son étude, le FCE a insisté sur l'industrie. Bouklia assure que si ce secteur enregistre une croissance de 8% sur les cinq années à venir, il gagnera un point au PIB d'ici à 2025, et sera à 5% au lieu de 4% actuellement. « Bien que la norme devrait être de 14% vu la taille et les potentialités du pays », souligne-t-il, estimant qu'il faudra diversifier notre production par rapport aux économies qui ressemblent à la nôtre, à l'instar de celles de l'Iran et de la Turquie. Le représentant du ministère de l'Agriculture a reproché à l'assemblée de ne pas avoir fait cas de l'agriculture alors que ce secteur produit pour 35 milliards de dinars. « L'agriculture est aussi porteuse pour l'exportation. Nous avons des produits du terroir, comme la pêche, l'huile d'olive, le miel... nous faison déjà dans la substitution avant la diversification », affirme-t-il. Farida Belkhiri Bientôt un fonds d'investissement Le président du FCE, Ali Haddad, a assuré que la création d'un fonds d'investissement sera pour bientôt. « Les experts sont en train d'étudier la faisabilité. La commission chargée de ce projet a contacté des investisseurs étrangers et ces derniers ont assuré que si ce fonds est alimenté de un milliard de dinars, ils viendront investir pour un milliard de dollars », indique-t-il.