Le ministre maltais des Affaires étrangères, George William Vella, a affirmé, dans une conférence-débat qu'il a animée jeudi dernier à Alger à l'Ecole supérieure de sciences politiques en marge de la visite du Premier ministre, Joseph Muscat, que son pays pourrait apporter beaucoup au partenariat entre les deux rives de la Méditerranée. « Malte, petit pays européen membre de plusieurs organisations internationales dont l'Organisation de sécurité et de coopération européenne, est concerné par les questions du Moyen-Orient où il a son mot à dire », dit-il relevant le « rôle normalisateur de l'Algérie » dans la région ainsi que celui « de premier plan » joué dans la région du Sahel. Pour ce qui est de la Libye, Vella a salué les efforts de l'Algérie « pour avoir accueilli les pourparlers de paix » et a appelé à la formation rapide d'un gouvernement d'union. Selon lui, les relations bilatérales devraient prendre un nouveau souffle. « Les deux pays devraient travailler en étroite collaboration pour apporter une contribution conjointe à la question de paix dans la région », a-t-il préconisé annonçant la tenue de la commission mixte algéro-maltaise début de l'année 2016. Vella a affirmé que Malte est déterminé à optimiser et approfondir ses relations avec l'Algérie dans différents domaines afin de relever les défis ensemble. « L'Algérie est un leader de premier plan du monde arabe et d'Afrique », a-t-il ajouté, appelant, à cet égard, à « encourager les investissements » entre les deux pays, qui son liés par une amitié de « longue date » remontant à janvier 1975. Soulignant que l'Algérie a un grand potentiel dans les domaines industriel, touristique et économique, il a indiqué, dans ce sens, que « les étudiants algériens auront la possibilité de poursuivre leurs études à Malte dans les différentes spécialités, droit international, diplomatie et santé en assurant non seulement la qualité de l'enseignement mais également sécurité et confort pour les étudiants ». Concernant la situation dans la région, le chef de la diplomatie maltaise a noté que l'« Algérie avec les pays voisins ont suivi avec attention les conflits dans la région (Syrie, Libye et Palestine), afin de trouver une solution pacifique aux conflits », affirmant qu'« on va travailler en étroite collaboration avec l'Algérie pour résoudre ces crises ». Il a, notamment, tenu à féliciter l'Algérie pour « ses efforts en appelant au dialogue pour mettre fin à la crise libyenne », soulignant qu'« à ce stade, la situation est délicate en Libye et en Syrie. » A propos des relations entre l'Union européenne et la Ligue arabe, Vella a appelé à approfondir le dialogue entre ces deux organisations, plaidant à « une large participation et adhésion des pays membres de l'UE et de la Ligue arabe afin de faire front commun face à tous les défis communs ». « L'engagement de Malte qui présidera l'Union européenne au premier semestre 2017, pour la première fois depuis son adhésion en 2004, est de prêter attention aux questions méditerranéennes et maritimes », a-t-il avancé rappelant que son pays a été à l'origine des codes maritimes. L'engagement environnemental fait partie des préoccupations de la petite île européenne, mais « il doit se faire dans le cadre d'un mécanisme international », a souligné le conférencier. Avant le rendez-vous de la conférence sur le changement climatiquequi doit se tenir à Paris, Malte organisera prochainement, en partenariat avec les Nations unies, une session exécutive sur cette question, a indiqué le ministre maltais saluant la participation récente du Premier ministre Abdelmalek Sellal au sommet de La Valette sur l'immigration organisé conjointement par l'Union européenne et l'Union africaine. A ce sujet, il a souligné qu'il ne faut pas mélanger les concepts entre migration et terrorisme. « Les migrants ne sont pas des terroristes », a-t-il dit. A une réponse sur la solidarité avec la France après les attentats terroristes de Paris, le ministre maltais des Affaires étrangères a fait savoir que Malte attend que Paris précise l'aide souhaitée tout en prenant en considération la Constitution de son pays interdisant l'engagement à l'extérieur du pays de ses troupes militaires.