L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, s'est rendu hier dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, où il a pris note, certes, du soutien des Sahraouis à sa démarche, mais aussi de leur impatience de voir l'ONU organiser le référendum d'autodétermination qu'elle leur a promis en septembre 1991 contre un cessez-le-feu. L'émissaire onusien, qui a entamé lundi dernier une tournée dans la région par une visite à Alger, s'est rendu mercredi dernier à Rabat et devra visiter la Mauritanie, pays observateur dans le conflit au Sahara occidental au même titre que l'Algérie, avant d'aller, dans les prochains jours, en Europe pour coordonner le programme de coopération entre les deux parties en conflit (le Maroc et le Front Polisario), conformément aux résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste et équitable. La troisième tournée dans la région, au cours de l'année 2015, de Ross intervient avant une visite attendue, dans les prochains mois, du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui souhaite « apporter lui-même une contribution » à une solution durable au conflit du Sahara occidental. Ces efforts onusiens sont fournis avant un rapport que doit soumettre Ross, en avril 2016, au Conseil de sécurité, portant sa vision d'un règlement. En quête d'une approche en ce sens, il a rencontré, hier dans les camps de réfugiés, la délégation sahraouie aux négociations, des responsables du Front Polisario et des ministres et hauts fonctionnaires sahraouis. Cette visite a coïncidé par la présence aux camps d'une délégation de la Jeunesse socialiste suédoise, au terme de sa visite de trois jours, et aux festivités célébrant la création de l'Assemblée nationale sahraouie auxquelles participe aujourd'hui une délégation de l'Assemblée populaire nationale, « dans le cadre du soutien inconditionnel des parlementaires algériens à la cause du peuple sahraoui qui lutte, depuis quatre décennies, pour défendre son droit légitime à l'autodétermination », a souligné jeudi l'APN. La justesse de cette cause a aussi été exprimée au Parlement britannique par les participants à une séance de solidarité avec les peuples palestinien et sahraoui. Sur le plan académique, Pal Wrange, professeur de droit international à l'Université de Stockholm, et Sarah Helaoui, consultante, auteurs d'une étude sur l'occupation et l'annexion d'un territoire réalisée au profit du Parlement européen, ont affirmé que l'occupation et l'annexion du Sahara occidental par le Maroc constituent « une violation grave » du droit international. « Le Sahara occidental n'est pas une partie du Maroc et le Maroc n'a aucun droit juridique sur le territoire », ont écrit les deux chercheurs, insistant sur « l'illégalité » de l'annexion qui confère à la relation entre le Maroc et le Sahara occidental le caractère « d'une occupation ».