Le président de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a appelé le gouvernement à tenir une rencontre d'évaluation des réalisations accomplies dans le secteur agricole ces dernières années. « Il est aujourd'hui nécessaire de marquer une halte pour évaluer le parcours du secteur agricole et quantifier ses réalisations, notamment sur le plan de l'augmentation de la production », a indiqué le SG du l'UNPA dans son discours prononcé, jeudi dernier, à Aïn Defla, à l'occasion du 41e anniversaire de son organisation. En appelant à la mise en place d'une « politique sectorielle complémentaire » appuyée « d'un arsenal juridique » garantissant la protection des droits des fellahs, Mohamed Alioui a exprimé un certain nombre de revendications susceptibles de lever les contraintes soulevées par les acteurs du secteur. Il s'agit notamment « des textes d'application pour les lois en vigueur, de l'allègement des procédures bureaucratiques qui freinent la production et de la distinction entre le foncier destiné aux projets d'investissement économiques et industriels et celui destiné à l'agriculture ». Il est question également de « constitutionnaliser la protection des terres agricoles, de continuer à soutenir les produits essentiels, de mettre en place une assurance sur les récolte et d'intégrer les agriculteurs dans le système de sécurité sociale ». En apportant son soutien total au projet d'irrigation de un million d'hectares, le président de l'UNPA a demandé « la consécration d'un espace conséquent aux grandes entreprises dans ce projet pour la production de céréales et de lait », tout en appelent « les hommes d'affaires à s'y impliquer davantage ». Il a aussi appelé à la création d'un fonds national d'assurance du secteur agricole. Le SG de l'UNPA a, par ailleurs, demandé au gouvernement d'être intransigeant en matière de gestion des terres. « Une terre non exploitée pendant 5 ans doit être retirée à son propriétaire. L'UNPA est là pour défendre l'agriculteur et l'éleveur à condition qu'ils contribuent à la sécurité alimentaire, qui demeure aujourd'hui une question stratégique », a-t-il estimé. « Nous demandons au Premier ministre de procéder à l'assainissement des terres agricoles non exploitées et leur distribution aux personnes qui veulent les travailler », a-t-il suggéré. En outre, Alioui a demandé « une solution » pour les agriculteurs qui ont bénéficié de la mise en valeur de leurs terres en leur accordant la propriété et une meilleure protection des régions steppiques. Les enfants des agriculteurs doivent, selon lui, bénéficier de formation dans leurs douars « pour éviter qu'ils se déplacent ailleurs et délaissent ainsi le travail de la terre ». Pour lui, « l'agriculteur doit jouer son rôle en participant au développement du pays ».