Lors de son passage, hier, devant la commission de l'agriculture de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui examinait le projet de loi relatif à l'orientation agricole, le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a appelé à la création d'un conseil supérieur de l'agriculture qu'on placerait sous la tutelle du chef du gouvernement. «La création de ce conseil est une revendication de l'UNPA depuis 1984 compte tenu de son importance dans le développement du secteur», dira-t-il. S'agissant des missions de ce conseil, M. Alioui le voit d'abord comme un centre qui recueillerait tous les problèmes que soulèveraient les agriculteurs et proposerait les solutions aux institutions concernées afin de renforcer et développer l'agriculture pour lui redonner sa place de 2ème secteur économique. Le conseil aura également un rôle dissuasif et juridique concernant le retrait des terres concédées aux exploitants qui ne se conforment pas aux conditions d'exploitation. Réunissant les départements sectoriels concernés par l'agriculture et les chambres régionales d'agriculture, ce conseil sera habilité à enquêter sur les détournements du foncier agricole et signer des accords en vue de dynamiser le secteur, a encore indiqué M. Alioui. Concernant la loi relative à l'agriculture à l'étude à la commission de l'APN, M. Alioui dira que, pour l'UNPA, le texte devra garantir une meilleure exploitation des terres agricoles et la révision des statuts de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et des mutuelles régionales. Ce texte devra aussi institutionnaliser une politique qui assurera au pays la sécurité alimentaire, et ce, en renforçant et en dynamisant le secteur de l'agriculture, avec la perspective d'exporter les produits agricoles. Aussi, la présente loi devra doter le secteur d'un cadre juridique qui mettra les terres agricoles à l'abri de tout détournement et/ou mauvaise exploitation et assurera le développement agricole et rural à long terme. Pour l'immédiat, M. Alioui a demandé qu'on se penche sur la problématique des crédits bancaires pour octroyer aux agriculteurs des prêts à faible taux d'intérêt et aider les éleveurs avec des crédits à long terme et des intérêts bonifiés. Il a, en outre, souligné la nécessité d'adapter le système de mutualité aux exigences de l'économie de marché, encourager les petits producteurs et soutenir le fonds de lutte contre la désertification afin d'encourager l'investissement dans le sud du pays. Plaidant pour la révision de la loi régissant les chambres agricoles, le secrétaire général de l'UNPA a préconisé la promulgation d'une loi qui protègerait les steppes. Enfin, en conclusion, il assurera la disponibilité de son organisation «à coopérer avec tous ses partenaires notamment en ce qui concerne le statut juridique du foncier agricole, sa gestion et sa mise en valeur». R. C.