De nombreux travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont fermé, hier matin, la route reliant Rouiba à Alger, près du siège de l'entreprise, à la zone industrielle de Rouiba, pour réclamer le versement de leurs salaires de novembre. Un dispositif sécuritaire a été mis en place par la gendarmerie, a-t-on constaté sur place. Les travailleurs, en plus du problème des salaires non versés, s'inquiètent aussi d'une éventuelle privatisation de l'entreprise au lendemain du vote de la loi de finances pour 2016 qui ouvre la voie aux privatisations des entreprises publiques. Une vingtaine de personnes ont, par ailleurs, été interpellées. Les travailleurs, qui ont décidé de poursuivre leur action de protestation à l'intérieur de l'entreprise, réclament la libération de leurs collègues arrêtés, le versement de leurs salaires dans les temps et la reprise de la production. « Nous sommes prêts à nous donner corps et âme à notre travail. La SNVI est notre vie. Aujourd'hui, nous apprenons que notre avenir est incertain au sein même de l'entreprise », témoigne Farès, un ouvrier de 32 ans. Selon lui, il est question d'un « manque de matériel », souvent bloqué par la douane et destiné pour la production nationale. « Les équipements de la marque Mercedes sont facilement déclarés à la douane. Tandis que les bus à l'usine, à l'arrêt depuis plus de six mois, attendent encore que les équipements soient livrés », a-t-il ajouté. Les employés de l'entreprise nationale déplorent le fait que ces sociétés mixtes soient dans la capacité de produire, alors que la production de la SNVI stagne depuis plusieurs mois.