Les entreprises canadiennes vont élargir leur coopération avec l'Algérie dans le domaine des «énergies renouvelables, des services financiers, des infrastructures hydrauliques». Des secteurs où l'Algérie a un grand besoin, c'est ce qu'a déclaré M. Medelci, ministre des Affaires étrangères, dans une conférence de presse, hier, avec son homologue canadien, M. Lawrence Cannon, à Djenane El Mithaq. «L'accord que nous avons signé aujourd'hui (le protocole d'accord de coopération) est loin d'être symbolique. Il est un véritable engagement d'un pays, le Canada qui a un poids économique et politique important», dira M. Medelci. Les deux parties vont lancer des sociétés d'économie mixtes pour dynamiser le partenariat algéro-canadien dans les domaines identifiés comme priorités pour l'Algérie et où les opérateurs canadiens ont «un fort potentiel» tels «les énergies renouvelables, le solaire, l'éolien», ajoute M. Medelci qui précise que les Canadiens ont accepté de «travailler dans les nouvelles conditions d'investissement que nous protégeons» (à travers ces mesures). L'Algérie qui veut «relever les défis de la diversification de son économie pour la mettre à l'abri des soubresauts du marché international», privilégie les énergies renouvelables, l'agroalimentaire, la formation. Un projet est déjà prêt dans la production de l'aluminium et qui coûterait dans les 7 milliards de dollars. Cependant, on relève que le niveau des échanges entre les deux pays n'est guère satisfaisant. Ils ont atteint les 8 milliards de dollars en 2008 subissant «le contrecoup de la baisse des prix des hydrocarbures». En effet, leur volume n'est que de 6 milliards aujourd'hui. Selon les chiffres de l'ambassade canadienne, qui ont un système de calcul différent, les échanges ont atteint 4,1 milliards en 2009 pour 352 millions seulement d'exportations vers l'Algérie. Pour 2010 (janvier-octobre), ce volume a été de 3,2 milliards avec 276 millions d'exportations. Pourtant côté entreprises, il y a «une présence forte», à l'image de SNC Lavallin et «les relations bilatérales sont exceptionnelles», ce qui autorise une possibilité de leur élargissement à d'autres domaines. Le ministre canadien des Affaires étrangères, M. Lawrence Cannon a, pour sa part, clairement affirmé que sa visite en Algérie, outre les questions de sécurité et de défense, s'inscrit dans le cadre de «la promotion des entreprises canadiennes». Les dossiers et axes de cette coopération ont déjà fait l'objet de discussions, en marge de l'Assemblée générale de l'Onu à New York avec le chef de la diplomatie algérienne M. Medelci, mais il s'agit aujourd'hui de leur donner un accord cadre, à travers le protocole d'accord qui vient d'être signé. Pour sa part, l'accord de transport qui date de 2006 a déjà fait l'objet d'une décision d'élargissement pour «augmenter le nombre de vols», précise le ministre canadien. Le nouvel accord «sera paraphé sous peu». Le Canada qui loue le rôle stratégique de l'Algérie en Afrique et dans le monde arabe a fait savoir qu'un dialogue est en cours sur plusieurs sujets dont la lutte contre le terrorisme notamment souhaitant à ce sujet «des conseils sur la démarche à suivre». Le Canada, conclut-il, est prêt à cet effet «à aider les pays concernés qui le souhaitent», plus particulièrement dans la zone du Sahel.