Après l'échec des précédentes tentatives, le pessimisme prédomine sur les chances réelles de succès du projet d'accord politique mis sur la table par des représentants des deux autorités rivales qui se sont rencontrées pour la première fois pour négocier, au cours d'une rencontre en Tunisie, sans la participation de l'ONU, conçue comme un cadre idoine pour la recherche d'une solution politique. Faut-il de ce fait se réjouir de ce « moment historique » béni par le vice-président du Parlement de Tripoli Awad Mohammed Abdoul-Sadiq ? Face à une impasse porteuse du grave péril de désintégration de la Libye qui profite fondamentalement à l'enracinement de Daech, la « prochaine urgence » dans l'agenda mondial s'est imposée à la faveur notamment des attaques meurtrières de Sousse, du musée de Bardo et du convoi de la garde républicaine tunisienne. L'exigence incontournable d'un gouvernement d'union nationale a jusque-là buté sur les divergences entre les protagonistes appelés à placer « l'intérêt national » au-dessus des considérations partisanes et/ou politiciennes. Mais cette initiative tunisienne a été dénoncée par le Parlement de Tobrouk, internationalement reconnu. « Aucune délégation n'a été chargée de cette mission (de négociation). Ce qui s'est passé ne représente pas le Parlement », a déclaré le député Essam Al-Jihani. Le nouvel envoyé de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a martelé que le projet d'accord, négocié sous l'égide des Nations unies, était le seul capable de mettre fin au conflit.