Les prix des produits de large consommation seront bientôt «régulés» par l'Etat à la faveur de l'entrée en vigueur « au cours du deuxième trimestre de l'année » des textes d'application des lois relatives aux pratiques commerciales et à la concurrence, a indiqué le conseiller du ministre du Commerce chargé de la communication, Farouk Tifour. Ce qui va «doter l'Etat d'un mécanisme de régulation durable des prix», a-t-il expliqué à l'APS. L'Etat pourra ainsi «intervenir à travers trois principaux instruments que sont le plafonnement, la fixation ou l'homologation des prix de certains produits alimentaires et industriels» afin d'«éradiquer toute forme de spéculation à l'origine d'une flambée injustifiée des prix», a-t-il poursuivi. «Les ministères du Commerce, de l'Agriculture et de l'Industrie se penchent actuellement sur la définition d'un panier de produits de large consommation qui seront gérés par ces trois instruments», a-t-il précisé, assurant que son département ministériel était «plus que jamais déterminé à préserver le pouvoir d'achat des citoyens». Les agents économiques concernés par la vente de ces produits seront «obligés» de déposer les structures des prix de leurs marchandises et services et à respecter les marges de bénéfice qui seront fixées par l'Etat, a-t-il encore expliqué, rappelant que les sanctions à l'encontre des contrevenants à ces nouvelles règles seront «sensiblement durcies». Interrogé sur le choix du 31 août, M. Tifour a expliqué que cela est motivé par le «double souci du gouvernement de préparer sereinement les textes d'application des lois sur la concurrence et les pratiques commerciales, et d'éviter la flambée des prix du sucre et de l'huile durant le Ramadhan». Revenant sur la déclaration du ministre du Commerce, Mustapha Benbada qui avait assuré que les prix du sucre et de l'huile allaient baisser davantage dès la mi-février, M. Tifour a expliqué que le recours à l'importation des matières premières entrant dans la transformation de ces deux produits (bénéficiant de réductions fiscales et douanières) ne se fera qu'à la mi-février après épuisement des stocks actuels. «Les stocks déjà en circuit, c'est à dire chez les détaillants et les grossistes devraient être épuisés d'ici la fin de ce mois et ceux existant au niveau des producteurs le seront vers la mi-février», précise-t-il. C'est à ce moment-là, à savoir mi-février, poursuit-t-il, que les importateurs et les producteurs commenceront à répercuter les nouvelles exonérations fiscales sur les coûts et les prix. La baisse attendue dès la fin de cette semaine des prix du sucre et de l'huile n'est donc par liée à ces mesures mais à «une intervention financière de l'Etat qui a décidé de payer aux producteurs le manque à gagner engendré par l'application des prix plafonnés», a tenu à rappeler le représentant du ministère. Quant au sort des prix après l'expiration des huit mois, il a déclaré que «le ministère continuera à observer les prix et si l'application du nouveau mécanisme de régulation s'avère insuffisante après le 31 août, rien n'empêche le gouvernement d'intervenir une nouvelle fois».