Depuis que la Libye est en proie à la violence, un engrenage que personne ne semble pouvoir contrôler, la communauté internationale multiplie les initiatives pour l'émergence d'une solution politique dans le pays. L'écroulement de l'Etat et la prolifération des milices sont perçus comme des facteurs alimentant l'insécurité dans la région Maghreb - Sahel et le phénomène de l'émigration clandestine. La capitale italienne abritera demain une réunion qui cherchera à rapprocher les points de vue, pour tenter de mettre fin à la descente aux enfers d'un pays où Daech a établi des bases. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a assuré hier qu'il fallait « combattre et écraser » le groupe terroriste Daech « en Syrie, en Irak et demain sans doute en Libye », où l'armée française a effectué le mois dernier des vols de reconnaissance. L'Italie a convoqué avec les Etats-Unis la conférence pour pousser les parties libyennes à signer un accord, au plus vite, sur un gouvernement d'unité nationale. Messahel représentera l'Algérie à l'invitation conjointe du ministre italien des Affaires étrangères et du secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Les pays voisins de la Libye avaient réaffirmé maintes fois que l'accord politique proposé par l'ONU était le seul moyen à même de garantir un règlement durable et définitif à la crise en Libye et de préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays. Kerry coprésidera avec le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, la rencontre. Y participeront également les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, l'Egypte, la Tunisie, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, l'Union européenne. La conférence se tient à « un moment important du processus onusien de règlement de la crise libyenne. Depuis un an, deux autorités rivales — l'une basée à Tripoli, l'autre reconnue par la communauté internationale et installée dans l'Est — se disputent le pouvoir. Les parties rivales libyennes se sont déjà réunies, jeudi à Tunis, en présence d'un nouvel émissaire onusien qui a tenté de faire avancer le projet contesté de gouvernement d'union parrainé par l'ONU. Le compromis paraît difficile à trouver. Serait-ce cette fois-ci la bonne avec l'implication des grandes puissances et des pays du voisinage ? la situation va-t-elle enfin se débloquer dans ce pays en proie au chaos et aux convoitises ?