Les manifestations organisées par les Algériens le 11 décembre 1960 ont anéanti « le projet utopique de l'Algérie algérienne » de de Gaulle, a indiqué l'historien Hamza Khedhri. « Les événements du 11 Décembre 1960, qui se voulaient une réponse à la visite de de Gaulle dans la wilaya d'Aïn Témouchent le 9 du même mois, ont anéanti le rêve de la France coloniale en sapant le projet utopique tant rêve par le président français », a-t-il précisé lors d'une conférence commémorative du 55e anniversaire des manifestations du 11 Décembre, organisée, jeudi dernier, au musée national du Moudjahid, à Alger. L'historien a rappelé que de Gaulle avait visité à l'époque une vingtaine de villes, finissant par Batna et Annaba. Au cours de son périple, les slogans « Algérie musulmane » et « Algérie indépendante » étaient scandés par les manifestants pour contrer le projet colonial visant à instaurer une Algérie algérienne rassemblant musulmans et Français, a-t-il dit, rappelant que les rapports qui parvenaient à de Gaulle lui assuraient que le projet était en bonne voie.Un autre intervenant, le docteur Tlemçani, a estimé que les manifestations du 11 décembre 1960, qui se poursuivront jusqu'en janvier 1961, « ont fait connaître la cause algérienne au monde grâce à la presse internationale venue couvrir la visite du président français ». Selon lui, ces manifestations déclenchées à Aïn Témouchent pour gagner par la suite de nombreuses régions du pays étaient bien « structurées ».« Les manifestations populaires du 11 décembre 1960 avaient mis à nu la réalité criminelle et l'horreur du colonialisme français aux yeux de l'opinion internationale, de par la mobilisation du peuple algérien ainsi que son attachement au FLN et le rejet total de la politique de de Gaulle qui espérait toujours vivre avec le rêve de l'Algérie française », a soutenu Kamel Kouar, moudjahid et participant des manifestations du 11 décembre 1960. « Le 11 décembre 1960, les Algériens ont répondu à l'appel du FLN et organisé une manifestation pacifique pour réaffirmer le principe de l'autodétermination du peuple algérien contre la politique du général de Gaulle », a souligné le moudjahid Mohamed Noureddine.