Photo : Fouad S. Le mouvement de contestation qui a soufflé sur plusieurs régions du pays ces derniers jours à cause des augmentations inattendues des prix de certains produits de base n'a pas laissé de marbre le parti El Islah. Djamel Benabdeslam, secrétaire général de cette formation d'obédience islamiste, lors d'une conférence de presse animée hier Alger, s'en lave les mains. M. Benabdeslam a affirmé que la hausse des prix de l'huile et du sucre ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase, avant de rappeler avoir appelé les émeutiers à ne pas recourir à la violence pour exprimer leur ras-le-bol. M. Benabdeslam refuse toute forme de violence, mais comprend la colère citoyenne. Pour lui, le malaise sociétal est plus profond qu'on le pense. Qualifiant les mesures d'apaisement prises par le gouvernement de «calmant». Pour mettre le train sur les rails, El Islah veut des solutions radicales. Il plaide pour la levée de l'état d'urgence, l'ouverture du champ médiatique et l'encouragement des investissements producteurs et créateurs de richesses. Dans ce cadre, l'intervenant juge nécessaire de tirer des leçons, corriger les erreurs. En ce qui concerne le sort des jeunes émeutiers arrêtés lors des derniers évènements, il a appelé les autorités concernées à gérer ce dossier avec sérénité et sagesse. «Les autorités doivent garantir tous les moyens d'expression pacifique avant l'application de la loi», a-t-il précisé. Notons qu'El Islah a lancé une initiative politique, sous le thème générique «La charte des droits et des libertés en Algérie» à laquelle il compte associer d'autres acteurs de la scène politique nationale. Ce projet de vingt-huit points vise, selon ses initiateurs, à garantir une vie meilleure aux Algériens et un avenir prospère pour l'Algérie.