Le forum du quotidien Echaâb a accueilli, lundi dernier, la réalisatrice brésilienne Iara Lee pour débattre de son film documentaire « La vie en attente : Référendum et Résistance au Sahara occidental », programmé dans le cadre du 6e Festival international du cinéma d'Alger. Iara Lee, une réalisatrice brésilienne d'origine coréenne, soutient et défend des projets pour la promotion de la paix, de la justice et du développement durable, en particulier dans les zones de conflit. Iara Lee dira en préambule : « Je suis enchantée de me retrouver en Algérie, un pays reconnu pour sa résistance. C'est pour la première fois que le film sera projeté en Algérie. » Elle a réitéré sa détermination à poursuivre sa tournée mondiale pour la projection du film, « malgré les pressions et la censure exercées par le gouvernement marocain, comme cela a été observé au Liban et au Benin ». « Si le gouvernement marocain est tellement embarrassé, dira Lee, c'est parce que le film contient un message fort. » « Pour les besoins de sa réalisation, j'ai visité les camps des réfugiés, la zone libérée, la région occupée, j'ai réussi à rentrer dans la zone occupée et j'y ai effectué des entretiens avec plusieurs citoyens et personnalités, notamment Aminatou Haider, et autres activistes des droits de l'homme », relèvera la réalisatrice L'idée de réaliser ce film a germé l'an dernier lorsqu'elle a pris part au festival du cinéma dans les camps sahraouis. Lee avoue avoir eu un coup de foudre pour la culture sahraouie. « Je me suis interrogée sur le cadeau que je pouvais offrir à ce peuple, et la réponse a été claire, faire un film sur leur résistance pour la faire connaître au monde entier », a-t-elle indiqué. La réalisatrice estime que quarante ans de résistance, « c'est beaucoup ». Elle dira à ce titre : « Il y a quarante ans, on a promis un référendum d'autodétermination au peuple sahraoui. Et à ce jour, il n'y a toujours rien. Aujourd'hui, les jeunes Sahraouis ont perdu patience. Ils ont hâte de reprendre la lutte armée. Toutefois, je pense que la dernière chose dont on aurait besoin, c'est d'une autre guerre dans le monde arabe. Je souhaite que les peuples arabes se solidarisent et conjuguent leurs efforts pour apporter une solution au Sahara occidental. Dans ce film, je fais la promotion de la résistance sans violence, par la culture, la musique, la photographie. »Le public présent à pu suivre quelques séquences du film qui met en exergue le traitement que réserve le Maroc au peuple sahraoui : arrestations, torture et disparitions. Ce documentaire sera projeté aujourd'hui à 14h à la salle El-Mougar et demain à 17h à la cinémathèque algérienne, dans le cadre du Festival du film engagé. Le film sera, par ailleurs, projeté prochainement en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis d'Amérique.