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« La mise en place d'un plateau technique est une nécessité pour les zones enclavées » Amar Bensenouci directeur de la santé et de la population de la wilaya de Tamanrasset
Comment se déroule l'opération d'externalisation des soins à Tamanrasset ? Tamanrasset dispose actuellement de 82 médecins spécialistes dont 12 Cubains qui travaillent tous à l'EPH Tamanrasset. Suite aux instructions du ministre de la Santé, et compte tenu de leur nombre, nous avons procédé à l'externalisation de leurs activités au niveau des polycliniques du chef-lieu de wilaya ainsi que dans certaines communes telles que In Guezam, Tinzaouatine, Abalessa, In Amguel, Tazrok. Des équipes se déplacent, une fois par mois, dans ces localités pour assurer une prise en charge médicale de la population. Ce travail a eu un impact important sur le citoyen. A Tinzaouatine, le P/APC a déclaré qu'il n'y a pas eu de médecins spécialistes dans cette localité depuis l'indépendance. Une équipe de neuf spécialistes a séjourné deux jours dans cette localité et a demandé, à la fin de son séjour, d'y retourner vu l'importance du travail qui reste à faire. Au niveau du chef-lieu de wilaya, l'externalisation se fait normalement et de manière plus régulière. Comment faire pour pérenniser cette opération dans les zones enclavées et lointaines afin de rattraper le retard ? Pour les zones enclavées, compte tenu des distances importantes, il faut mettre en place un plateau technique pour que les spécialistes en déplacement puissent accomplir leur mission correctement. Il faut donner la possibilité et les moyens aux patients de faire des examens, des radios, des analyses sur place pour que les médecins puissent faire, en plus de la consultation, des diagnostics précis et assurer le suivi de chaque patient. C'est de cette manière qu'ils pourront apporter un plus à la population. A Tamanrasset, nous avons externalisé toutes les spécialités au nombre de 31. Ce qui n'est pas rien. Est-ce que ce sont des médecins qui assurent le service civil ? Une partie est en train d'assurer le service civil mais un certain nombre d'entre eux a pris la décision de s'installer à Tamanrasset. Selon les chiffres dont je dispose, 40% ont décidé de rester après le service civil. C'est une excellente chose. Et si l'on arrive à maintenir les médecins qui sont actuellement en service civil, ce serait encore mieux. Y a-t-il suffisamment de moyens pour l'externalisation des soins ? Le transport est assuré par l'EPH et l'hébergement, par les autorités locales au sein des structures d'accueil. Il n'y a donc aucun souci de logistique pour assurer cette activité mais l'intérêt est de pérenniser la présence des spécialistes à Tamanrasset. Qu'en est-il d'In Salah ? Nous avons actuellement 25 médecins spécialistes alors qu'il n'y en avait que neuf en janvier dernier. Nous ne pouvons pas assurer l'externalisation pour toutes les spécialités car les médecins doivent rester à l'hôpital où il y a aussi une grande charge de travail. La seule spécialité que nous avons réussi à externaliser, c'est la psychiatrie. Le projet de télémédecine a-t-il démarré ? Il a été enfin lancé à Tamanrasset. C'est une solution qui va nous permettre de régler les problèmes des zones enclavées à travers la possibilité de faire la téléconsultation et la téléformation à distance. Nous avons fait une seule séance d'échange avec l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger. Nous avons décidé, en collaboration avec le conseil médical, d'établir des liens avec les hôpitaux de Béni Messous et de Tizi Ouzou pour assurer une séance par semaine avec chaque établissement. Nous aurons donc trois jours par semaine de télémédecine. Et pour ce qui est du jumelage ? Le contrat de jumelage avec l'hôpital Mustapha-Pacha nous a permis d'effectuer une seule mission qui a quelque peu patiné, car il a fallu la mise en place d'une organisation et l'échange de beaucoup d'informations. Actuellement, une organisation de travail est opérationnelle avec l'hôpital Mustapha-Pacha et les choses vont s'accélérer. Nous avons réalisé 103 interventions et 2.278 consultations en l'espace de deux missions avec le CHU de Boumerdès. Nous avons conclu deux nouveaux contrats de jumelage avec le CHU Zmerli (Alger) et celui de Tizi Ouzou. Une mission est d'ailleurs prévue entre le 20 et le 25 décembre, où 20 spécialistes de Tizi Ouzou se déplaceront à Tamanrasset pour des consultations. J'espère qu'avec ces quatre contrats, nous aurons une couverture assez suffisante pour couvrir les besoins de la population. Des cas de paludisme se sont déclarés à Tam. Où en est la situation ? Tamanrasset a les mêmes pathologies que les autres villes du pays sauf au plan des épidémiologique, cependant, elle est considérée comme une zone à risque pour le paludisme. Depuis janvier, nous avons eu 78 cas de paludisme qui sont tous des cas importés. La transmission de ce virus est intervenue par l'intermédiaire d'émigrés et des Algériens qui se déplacent dans les pays subsahariens. Toutes les mesures ont été prises pour assurer la prise en charge de ces cas. Au plan préventif, nous avons ouvert un centre de vaccination international dont le rôle est d'orienter les gens sur les mesures, les traitements et les vaccins nécessaires avant de se rendre dans un pays étranger. Ce centre est opérationnel depuis quelques mois seulement. Les citoyens s'informent régulièrement et ont pris conscience de la situation.