Mme Fatma-Zohra Zamoum, écrivaine et enseignante à l'Université Paris 7, ne se contente pas d'un seul métier. Elle est aussi spécialiste en histoire de l'art et en cinéma, scénariste, documentariste, réalisatrice et productrice algéro-française. Elle est venue présenter, dans l'après-midi de samedi dernier, à la librairie Chihab, son deuxième roman intitulé « Comment j'ai fumé tous mes livres ». C'est l'histoire d'une héroïne qui, sous un pseudonyme – Danielle Dupont -, survit de son petit boulot de téléprospectrice. Elle est amoureuse de la littérature. Comment devenir écrivain, s'interroger sur les livres, comment réussir sans jamais lire, qu'est ce qu'un livre peut apporter de plus dans la vie ? Ces questions lancinantes taraudent son esprit. Elle veut écrire un livre à tout prix. Mais comment y arriver, elle qui est issue de parents ouvriers ? Elle n'a pas évolué dans l'univers des livres. Elle décide alors de vendre sa bibliothèque, livre par livre, série par série, et s'acheter des cigarettes pour trouver l'inspiration et d'écrire, enfin, à son tour, un livre. Pour découvrir sa capacité d'écrire, Danielle Dupont se met en situation d'extrême précarité pour voir - s'il y a autre chose en elle - pour écrire. La lecture mène-t-elle à l'écriture ? « Pas forcement », selon elle « sinon il y aura autant de lecteurs que d'écrivains ». Malheureusement et même si elle a vendu 2.923 livres et a acheté des cigarettes pour trouver l'inspiration, Danielle Dupont s'est rendu compte qu'elle n'arrive pas à écrire un livre et donc devenir écrivaine. En fait, elle a baissé les bras et a renoncé à son rêve, celui de devenir écrivaine. En voyant les rayonnages vides de sa bibliothèque, elle s'est résolue à mettre une croix définitive sur l'écriture. Il lui reste quand même la satisfaction d'avoir lu plusieurs genres de livres et plusieurs auteurs et d'avoir imaginé également plusieurs bibliothèques. De l'encyclopédie en passant par celle des érudits jusqu'à celle dite virtuelle. Danielle Dupont a compris, enfin, que les livres s'échappent dès qu'ils sont fermés ou dès qu'ils sont lus. En fait, Fatma-Zohra Zamoum nous invite à méditer sur les livres, l'écriture, les émotions que suscitent l'écriture et les livres. L'écrivain, a-t-elle souligné, « aligne des mots, des phrases pour créer et recréer tout un mode et nous y plonger dedans ». « Comment j'ai fumé tous mes livres » roman de Fatma-Zohra Zamoum. Editions Chihab. 133 pages. Prix public : 500 DA.