Textile et cuir: les opérateurs appelés à s'organiser en clusters pour répondre aux besoins du marché national    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 46.913 martyrs et 110.750 blessés    Sport scolaire: création de dix ligues de wilayas dans le sud du pays    Le président de la République préside la cérémonie d'ouverture des travaux des assises nationales sur le cinéma    Guterres demande le retrait de l'armée sioniste du Liban "dans le délai convenu"    Commerce: intransigeance envers la spéculation et le monopole pour préserver la stabilité du marché    Pétanque/concours national: la triplette de Tlemcen sacrée à El Oued    Agression sioniste: entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza    Plusieurs taxes et redevances instituées    Un responsable sioniste annule les détentions administratives des colons illégaux    La BRI en coordination avec la Sûreté de daïra d'Aïn Madhi : « Deux dealers ont été mis hors d'état de nuire »    Le parti LFI trahi        Caravane de formation sur les opportunités d'investissement et d'entrepreneuriat au profit des jeunes    Ligue des champions : Le MCA arrache la qualification aux quarts dans la douleur    Le handball national face à ses objectifs    Coupe de la Confédération (Simba SC- CSC) : Le Mozambicain Celso Armindo au sifflet    Vers la création de grands pôles spécialisés dans la culture de céréales et de maïs en grain    Récupération de 8 têtes de cheptel volées    Deux trafiquants arrêtés avec 3.660 capsules de Prégabaline    La France cherche des sanctions à imposer à l'Algérie mais n'en trouve pas    Démantèlement d'un atelier clandestin de confection de bijoux en or    Comment faire pour lire plus de livres ?    Journée nationale de la commune: un nouveau système de gestion des collectivités locales en 2025    70e anniversaire de la mort de Didouche Mourad: conférence sur le parcours du chahid    Foot / Ligue des Champions (Gr: A - 6e et dernière journée) : héroïque en Tanzanie, le MC Alger qualifié en quarts de finale    Commerce: un programme proactif pour éviter toute éventuelle perturbation sur les marchés    Cancer de la prostate: le dépistage individuel seul moyen de prendre connaissance de la pathologie    Intempéries: plusieurs routes coupées en raison de l'accumulation de la neige    Le Caftan constantinois: un des habits féminins prestigieux incarnant l'authenticité algérienne    Chutes de neige sur les reliefs de l'ouest du pays à partir de samedi    Le Président Tebboune a reçu les responsables de médias    Le ministre présente ses condoléances suite au décès du Moudjahid Mohamed Hadj Hamou,    Frédéric Berger n'est plus    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès de la République de Sierra Léone    Batna: la dépouille mortelle du moudjahid Lakhdar Benchaïba inhumée au cimetière d'Arris        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Routes du sahara
De Ghardaïa à El Ménéa Sur les
Publié dans Horizons le 27 - 12 - 2015


De notre envoyée spéciale : Nouria Bourihane
C'est en dépassant le carrefour menant vers Zelfana et ses hammams aux mille et une vertus, et de l'autre côté de la route, vers les belles régions de Sebseb et Mansourah, qu'on quitte la vallée du M'zab, ses ksour millénaires et ses parfums suaves. 50 kilomètres plus loin, ce sont carrément les couleurs rougeâtre et jaunâtre du grand désert qui s'étalent à perte de vue. La route qui mène vers El Ménéa (ex-El Goléa), longue de 270 km, offre d'autres paysages aux touristes, dressés de part et d'autre de cette longue perspective. Des tableaux dignes des grands maîtres. Hormis les camions de gros tonnage qui traversent cette route de jour comme de nuit, aucun projet d'investissement n'est implanté sur ce tronçon d'une importance capitale. Même les rares villages, à l'instar d'Aïn Lousin, donnent l'impression de n'abriter aucune âme. Il faut l'émergence de Hassi Lafhel, qui se caractérise par ses palmiers, sa verdure exubérante, ses terres fertiles, pour se rendre à l'évidence. Ce village est facilement reconnaissable depuis l'installation de nombreux investisseurs agricoles qui l'ont sorti de l'anonymat.
El Ménéa est loin d'être une cité morte. Décrite comme « ville de l'eau abondante » ou encore « belle corbeille de fruits et légumes », cette ville, érigée en wilaya déléguée lors du dernier découpage administratif, mérite bien son nouveau statut. Les palmeraies à perte de vue ne font que s'étaler, l'eau douce et fraîche continue d'attirer et son histoire ancienne et riche suscite encore la curiosité. La descente avec ses virages en lacet menant à El Ménéa est une occasion propice pour pour immortaliser la vue de cette ville. Une fois arrivé sur place, il y a lieu de visiter le vieux ksar, dressé sur une colline comme pour dominer le territoire avoisinant et surveiller les alentours. D'ailleurs, le nom de cette ville est inspiré de ce monument « El qalaâ El Ménéa » (le ksar protégé) aux six remparts. Précédemment, cette citadelle portait le nom de « Taourirt » (colline), un nom attribué par la tribu berbère des Zenatas, qui l'avait édifiée.
Ancienne ville, histoire riche
Comme dans toutes les anciennes villes d'Algérie et particulièrement celles du Sud, ce monument est aussi entouré d'une légende, celle de « M'barka bent El Khass », une belle héroïne dont le destin est transmis de génération en génération. Outre la maison, cet édifice compte aussi un puits de 40 mètres, des tunnels et des salles de prière. Bâti au VIe siècle, l'édifice a été transformé en fort de transmission durant la colonisation française. Classée patrimoine national, cette citadelle est aujourd'hui abandonnée faute de structure chargée de sa gestion. Les murs extérieurs et intérieurs commencent à s'effriter depuis la dernière opération de restauration menée sur cet édifice. Sans gardiennage ni guide, l'édifice subit aussi le pillage d'importantes quantités d'argile, ce qui le l'expose aux affaissements. L'unique musée national des régions du Sud se trouve à El El Ménéa. L'importante collection d'objets et de pièces archéologiques, géologiques, paléontologiques et préhistoriques est le fruit du travail minutieux du père René le Clair, qui s'est installé en Algérie en 1958. Le musée, dans sa forme actuelle, a été ouvert en 1997 et classé musée national du Sud en 2011. C'est là qu'on découvre les différentes étapes du développement de l'homme, les moyens qu'il utilisait, les effets des changements climatiques sur les plantes. Des fragments d'os de dinosaures, de crocodiles et de poissons datant de 90 à 150 millions d'années y sont exposés. Le musée compte également un espace consacré aux traditions vestimentaires et alimentaires de la région.
Absence d'une structure de préservation du patrimoine
L'église du père Charles Foucauld est l'un des plus importants endroits à visiter. La tombe de cet officier français, devenu religieux qui a vécu dans plusieurs régions du Sud algérien, a été transférée en 1925 à El Ménéa depuis Tamanrasset. Elle se trouve dans le cimetière situé à côté de l'église où sont conservés des documents retraçant la vie et le parcours de ce personnage. Pour les amoureux de la nature, il y trouve le lac salé ou « chott » d'une beauté splendide. Zone humide constituée par les rejets des eaux de l'irrigation, ce lac est l'endroit privilégié des touristes qui viennent pour se reposer et observer le mouvement gracieux des oiseaux migrateurs qui y font escale. La présence du flamant rose est un spectacle qui émerveille les regards. Plus surprenant encore est la présence du flamant noir, rarement observé dans le monde. D'autres espèces comme les canards viennent pour y nidifier. Seule ombre noire au tableau : le poste d'observation a été saccagé. Les fermes et palmeraies d'El Ménéa sont des lieux très prisés par les visiteurs. La tenue en 1930 du premier congrès de la rose a contribué à la promotion touristique de cette ville. Cet évènement a apporté la preuve de la possibilité de cultiver toutes sortes de plantes : céréales, roses aux parfums et aux couleurs uniques, agrumes, maïs, menthe et même de l'aliment de bétail. Pas besoin de parler des dattes puisque la région arrive à concurrencer les villes réputées pour l'abondance et la qualité de leur production. Les expériences menées pour développer l'élevage, produire du lait et de l'aliment de bétail est une véritable réussite.
La ville d'El Ménéa n'est pas riche en infrastructures hôtelières. Le recul de l'activité touristique depuis la décennie noire est un facteur qui n'a pas permis à ce secteur de connaître l'essor qu'il mérite. L'hôtel El Boustane est fermé en prévision de sa rénovation. Les deux autres hôtels privés, totalisant 70 lits, sont encore ouverts. Par contre, la formule « vivre chez l'habitant » a été une expérience réussie dans cette région. « C'est la formule idoine pour les régions du Sud. Cela permet aux touristes de connaître la culture locale et surtout de s'intégrer », souligne Nourredine Garbati, artisan de la région. Il ne faut pas oublier non plus l'aura spirituelle d'El Goléa. Le regroupement en plein air des fidèles venus des villes avoisinantes durant les cérémonies religieuses couvre cette oasis d'un drap blanc. La ville aux 44 saints exerce toujours le même attrait sur les hommes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.