Dans un monde arabe en ébullition et soumis à une protesta généralisée, le temps des réformes revient au galop pour s'imposer en alternative incontournable pour le devenir arabe». A la 7e édition du forum pour l'avenir, regroupant les 28 Etats du MENA (Grand MoyenOrient et Afrique du Nord), Doha qui ambitionne de lancer le chantiers du dialogue politique, du partenariat solidaire, de la bonne gouvernance, du rôle de la société civile, de la place du secteur privé et de la jeunesse, a mis le doigt sur les 7 plaies d'Egypte qui gangrène le monde arabe assimilé à un «grand trou noir» où rien ne bouge, où rien ne change. L'arabo-pessimisme prévaut dans les élites intellectuelles inquiètes du désastre collectif qui, comme ce fut le cas pour le fait terroriste instrumentalisé mordant sur le terreau des inégalité sociales et de la pauvreté, constitue les sources légitimantes de l'ordre impérial en gestation. Terrorisme et empire : les deux faces complémentaires de l'ordre de la prédation et de la domination planétaire. Lancé sous l'appellation de «La refondation stratégique» le concept du Grand Moyen-Orient a été expertisé par le tristement Bush privilégiant l'interventionnisme (cas de l'Irak) et évoluant, à l'ère Obama, vers des formes subversives fondées sur les particularismes locaux, confessionnels et communautaires. A Doha, le débat sur les réformes démocratiques imposées ou librement consenties est donc relancé de plus belle pour rattraper le monde arabe tournant le dos aux belles résolutions du sommet de Tunis, prodiguant la thérapie de choc adaptée aux spécificités de la région, et de la refonte de la Ligue arabe tombé en désuétude et touché par une fin de mission sentencieuse. Et, cette fois-ci encore, le verdict effarant et menaçant a été prononcé, de Doha, par Hillary Clinton dénonçant la corruption, l'état de stagnation et l'absence de perspectives de développement. «Le Moyen-Orient, nouveau et dynamique, que j'au vu a besoin de fondations plus solides s'il veut se développer», a précisé la responsable de la diplomatie américaine revendiquant, pour le salut des régimes arabes, la voie de la démocratie participative, ouverte aux segments importants de la société (société civile, femme, jeunesse), pour barrer la route aux extrémismes. L'effet d'annonce est contrarié par les difficultés de changement de la société traditionnelle, proclamés par le ministre des Affaires étrangères bahreïni. A plus forte raison, la vanité du forum de Doha s'exprime dans le flot de divergences euro-arabes sur le dossier palestinien qui reste absent du calendrier du Grand Moyen-Orient. Alors, quel «nouveau Moyen- Orient» pour quel Moyen-Orient ?