Le dialogue national soudanais, destiné à régler les conflits qui ravagent le pays, pourrait être relancé prochainement grâce à une médiation africaine. Les principaux groupes d'opposition boycottent la rencontre annoncée en octobre 2015 par le président Omar Al-Bechir et réclament des négociations hors du Soudan. Selon Mariam Al-Mahdi, vice-présidente d'un important parti de l'opposition, l'Oumma, sa formation a été invitée par les médiateurs de l'Union africaine à participer à une réunion prévue janvier courant dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. « Nous allons certainement participer à cette réunion », a assuré Mme Mahdi, dont le parti est dirigé par son père Sadek Al-Mahdi qui vit à l'étranger depuis août 2014, après avoir signé un accord avec une alliance de rebelles des provinces du Darfour, Nil-Bleu et Kordofan-Sud. « Nous espérons pouvoir, en deux ou trois jours, convenir des règles et procédures du dialogue », a-t-elle ajouté, affirmant que si la réunion aboutit, son père retournerait au Soudan. La rencontre pourrait ouvrir la voie à une participation de l'Oumma ainsi que d'autres formations soudanaises d'opposition au dialogue national mais on ignore si le Congrès national du président Al-Bechir sera présent. Il avait boycotté des discussions similaires en mars 2015. Outre le processus de dialogue national qui avait été au départ bien accueilli par ses opposants, Al-Bechir a annoncé, en septembre 2015, un cessez-le-feu de deux mois dans toutes les régions du pays affectées par le conflit, dont l'Etat soudanais du Nil Bleu. Il l'a prolongé d'un mois à la veille du Nouvel An dans le but d'encourager les groupes armés à participer au dialogue national. Mais le groupe rebelle du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM/N) accuse l'armée gouvernementale d'avoir violé le cessez-le-feu en ce début d'année, y compris le matin même où Al-Bechir a annoncé sa prolongation. Dans une déclaration faite dimanche dernier, le groupe a accusé l'armée d'avoir bombardé des villages au sud de la ville de Kurmuk. Les Etats du Nil-Bleu et Kordofan du Sud sont le théâtre de confits armés entre l'armée soudanaise et les rebelles du SPLM/N depuis 2011. En novembre 2015, un nouveau cycle de pourparlers de paix entre les deux parties qui s'est tenu à Addis-Abeba s'est soldé par un échec.