Un nouveau cycle de négociations de paix entre le gouvernement soudanais et des groupes rebelles, s'ouvre ce jeudi à Addis Abeba sous les auspices de l'Union africaine (UA), qui souhaite convaincre les parties en conflit à déclarer "un cessez-le-feu" dans les zones rebelles pour des "raisons humanitaires". Prévus initialement mercredi, les pourparlers intersoudanais ont été reportés de 24 heures (donc jeudi) pour des raisons administratives soulevées par l'Union africaine, selon le gouvernement soudanais. Les discussions sont censées commencer dans la capitale éthiopienne entre le gouvernement soudanais, le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS-N) et les mouvements armés du Darfour qui s'opposent depuis 2011 aux forces gouvernementales soudanaises dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu. Les négociations seront dirigées par l'ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, qui a été le médiateur en chef de l'UA sur le Soudan depuis 2011. Elles traiteront de deux sujets: la situation au Darfour et la rébellion dans le Kordofan-Sud et dans le Nil-Bleu. Le président soudanais Omar el-Bachir a lancé le 10 octobre un processus de dialogue national. Celui-ci a été boycotté par les principaux groupes rebelles et le SPLM-N, qui font partie du Front révolutionnaire du Soudan (FRS) et avaient appelé à une rencontre hors du Soudan pour fixer les termes des négociations. L'UA espère un cessez-le-feu L'UA tente d'arracher un accord de cessez-le-feu pour permettre à l'aide humanitaire d'être acheminée vers les civils présents dans les zones rebelles. "Nous espérons signer un accord à la fin de la rencontre", a souligné un responsable de l'UA, Boitshoko Mokgatlhe. Pour sa part, un porte-parole du SPLM-N, Arnu Lodi, avait indiqué que délégués rebelles "se rendront à Addis Abeba" avec "l'intention d'obtenir un cessez-le-feu" pour "raisons humanitaires". Ces discussions interviennent à un moment où Khartoum redouble d'efforts pour convaincre le SPLM-N et les rebelles du Darfour de participer à un dialogue national, destiné à résoudre les problèmes économiques et insurrectionnels qui minent le pays. Neuf rounds de pourparlers ont déjà eu lieu entre le gouvernement soudanais et le SPLM-N sans parvenir à mettre fin au conflit armé entre les deux parties. Les derniers pourparlers entre les deux parties remontent à décembre 2014. Un nouveau round de discussions entre Khartoum et les mouvements du Darfour a également échoué à parvenir à un accord pour la cessation des hostilités. Situé dans l'ouest du Soudan, le Darfour est en proie depuis février 2003 à un conflit armé entre le gouvernement et les rebelles qui s'estiment ethniquement marginalisés par le pouvoir central. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les estimations de l'ONU.