Les médiateurs de l'Unions africaine (UA) ont décidé d'ajourner les pourparlers de paix en cours entre le gouvernement soudanais et des groupes rebelles après une semaine de discussions «infructueuses» à Addis-Abeba. Des rebelles de la région du Darfour (ouest) et le SPLM-N, engagé dans des combats depuis 2011 avec les forces soudanaises dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu, frontaliers du Soudan du Sud, participaient à ces discussions avec des représentants du gouvernement soudanais. Les membres de l'UA chargés de la médiation, menés par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, espéraient pousser les parties en présence à déclarer un cessez-le-feu, pour permettre à l'aide humanitaire d'être acheminée vers les civils présents dans les zones rebelles. De précédentes négociations organisées l'année dernière n'avaient pas donné de résultats. Ces discussions interviennent à un moment où Khartoum redouble d'efforts pour convaincre le SPLM-N et les rebelles du Darfour de participer à un dialogue national, destiné à résoudre les problèmes économiques et insurrectionnels qui minent le pays. Le président soudanais Omar el-Bechir a lancé le 10 octobre un processus de dialogue national, boycotté par les principaux groupes rebelles et le SPLM-N, rassemblés au sein du Front révolutionnaire du Soudan (FRS) et qui avaient appelé à une rencontre hors du Soudan pour fixer les termes des négociations. M.el Bechir avait même annoncé qu'il pourrait décréter un cessez-le-feu permanent avec les rebelles dans le Darfour, le Nil-Bleu et le Kordofan-Sud. Le Darfour est miné depuis 2003 par des violences entre le gouvernement et des insurgés qui se sentent ethniquement marginalisés par le gouvernement. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.